Zones d’ombre autour de la mort d’un policier : son père, un ancien ASP, sort de son mutisme

Estimant qu’il y a anguille sous roche entourant les circonstances de la mort d’un policier survenue en juillet 2019, le père de la victime, un ancien ASP en retraite, a consigné une déposition au CCID, le jeudi 29 août 2019, pour demander d’initier une enquête approfondie dans cette affaire. L’ex-ASP estime qu’il y a  beaucoup de preuves démontrant que la mort de son fils est un meurtre maquillé.

Mahboob Romjon, 70 ans, Assistant-superintendant de la police à la retraite habitant Triolet, n’arrive pas à faire le deuil de la mort de son fils Eefan Romjon, 36 ans, qui était en poste à la SSU. Le corps sans vie de la victime a été retrouvé dans un pensionnat à Trou-aux-Biches et une femme qui était en sa compagnie allègue qu’il s’était drogué. Bien que le rapport de l’autopsie ait révélé que le policier a succombé à un œdème pulmonaire, des prélèvements ont été effectués et sont en cours d’analyse afin de confirmer si le policier a pris des produits illicites.

Pour Mahboob, père de quatre fils et d’une fille et ayant servi dans la force policière pendant 39 ans puis ayant pris sa retraite en 2010, Eefan, benjamin de la famille, était le plus gâté. Dans son for intérieur, il a toujours pensé qu’il y a des zones d’ombre autour des circonstances de la mort de son fils.  Il veut donc savoir la vérité et aider la police dans son enquête en cherchant de nouveaux éléments. 

« Nous avons découvert plusieurs éléments en contradiction avec les dires des témoins oculaires pendant l’enquête : par exemple, la femme qui était en sa compagnie et qui prétend que mon fils était déjà dans un état second, qu’il avait pris des boissons alcoolisées et s’était injecté de la drogue. La police elle-même a aussi constaté qu’au  réveil, mardi matin, Eefan était toujours allongé et son corps devenu froid. Mais quand nous avons visionné la caméra de surveillance CCTV du pensionnat, on remarque qu’Eefan était normal, pas du tout dans un état second ; de plus, vers 3h00 du matin, un véhicule de la police est venu et deux personnes, dont une femme, sont venues leur parler puis sont reparties. Et, au même moment, plusieurs personnes faisaient le va-et-vient dans le couloir, devant la porte de la chambre n° 8 où Eefan était », déclare Mahboob.

Ce dernier dit avoir déjà donné tous ces éléments aux enquêteurs de la police de la Northern Division mais il semble que rien n’ait été fait jusqu’ici. Pire encore, selon l’ex-ASP, le 25 juillet, un homme qui réside dans le pensionnat est venu chez lui et lui a confié que son fils a été victime d’un meurtre. « J’ai en vidéo la confession de cet homme qui a expliqué comment Eefan a été tué pour être transporté dans la chambre après avoir été impliqué dans une bagarre. Juste après avoir enregistré son témoignage en vidéo, j’ai informé la police pour venir le chercher. Ils sont venus récupérer cet homme plus d’une heure après. J’ai même informé l’OPS Room de la Northen Division. Pourtant cet homme a déposé plainte pour un cas de séquestration et kidnapping contre mes deux fils, mon neveu et une autre personne. Ils ont été arrêtés et libérés sous caution alors que le témoignage vidéo de cet homme, que j’ai remis à la police, n’a toujours pas été pris en considération. Autre chose étrange : le Dial Number du téléphone d’Eefan a été effacé une semaine après qu’on a reçu ses effets personnels », dit Mahboob.

Lex-ASP dit que c’est la raison pour laquelle il souhaite que le CCID ouvre une enquête approfondie afin de faire toute la lumière dans cette affaire ainsi que sur celle de séquestration et de kidnapping où la vérité devrait triompher. « Après li passe aux aveux li alle metre case kidnapping et séquestration et même dire fine force li pou dire sa. Vidéo la montre li pe raconte tout a l’aise et meme pe fume cigarette sans aucune pression ek violences. Mo souhaite Commissaire de Police aide nous la dans », dit Mahboob.