Zelenski, le comique qui pourrait devenir président

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L’acteur et comique Volodymyr Zelenski est crédité de 27 % des intentions de vote à l’élection présidentielle. Un succès qu’il doit en partie au personnage qu’il incarne à la télévision.

Par Benoît Vitkine Publié aujourd’hui à 11h35, mis à jour à 11h51

Temps de Lecture 5 min.

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Volodymyr Zelenski lors de l’un de ses spectacles humoristiques, au concert hall de Kiev, le 22 février 2019.
Volodymyr Zelenski lors de l’un de ses spectacles humoristiques, au concert hall de Kiev, le 22 février 2019. VALENTYN OGIRENKO / REUTERS

Dans un pays profondément appauvri, soumis à des plans de rigueur à répétition et où les citoyens sont convaincus que la politique se limite à d’obscures combines de couloir, l’idée d’élire un président capable de lancer « Allez vous faire e… » à une délégation du FMI, en pleine conférence de presse, a de quoi titiller même les plus pondérés parmi les électeurs. Un tel individu existe, et il fait même la course en tête dans les sondages avant l’élection présidentielle ukrainienne.

Un tel individu… ou plutôt son double sur les écrans. Car si l’acteur et comique Volodymyr Zelenski peut espérer, contre toute attente, devenir président le 31 mars, c’est en grande partie grâce à Vasyl Holoborodko, le personnage qu’il incarne dans Serviteur du peuple, qu’il le doit.

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L’insolence comme marque de fabrique

Le nom de la série est déjà tout un programme, dans un pays où personne n’associerait spontanément la politique à l’idée de service. Son succès est phénoménal et totalement inédit en Ukraine, les deux premières saisons ayant rassemblé des millions de téléspectateurs, au point d’attirer l’attention de Netflix, qui en a acheté les droits.

Le scénario, conçu par Zelenski et ses coautoeurs : Vasyl Holoborodko, modeste professeur d’histoire au lycée, se retrouve élu à la présidence à son insu, après qu’un coup de gueule poussé en classe contre la corruption dans son pays a été vu des millions de fois sur YouTube. Si la description du cynisme du monde oligarcho-politique touche souvent juste, le scénario atteint fréquemment des sommets de populisme. Comme lorsque Holoborodko annonce aux députés qu’ils siégeront désormais en banlieue et que le bâtiment du Parlement sera attribué « aux enfants ».

Volodymyr Zelenski, 41 ans, a annoncé sa candidature le 31 décembre au soir, quelques minutes avant l’allocution de vœux du président Porochenko. L’insolence est la marque de fabrique de ce natif de Kryvyi Rih, dans le centre russophone et industrieux de l’Ukraine, qui a bâti sa carrière à la tête du Kvartal 95, un empire audiovisuel produisant nombre d’émissions et de spectacles satiriques.

Selon les sondages, le comédien serait vainqueur au second tour dans tous les cas de figure.

Sa candidature – justifiée par l’impossibilité de se dérober à l’heure où le pays va si mal – faisait peu de doute depuis que les premiers sondages testant Zelenski lui ont accordé plus de 10 %. Le 15 février, un sondage du très respecté institut KIIS le donnait à 27 %, 10 points devant Petro Porochenko et l’ancienne première ministre Ioulia Timochenko. Il serait vainqueur au second tour dans tous les cas de figure. Sur les réseaux sociaux, chacune de ses vidéos de campagne frise le million de vues.

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