Yeruham, au pays de Benyamin Nétanyahou

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 Yeruham, a city in the southren negev district of Israel- around 150km from Tel-Aviv.
most residents of the city vote for the Likud party every elections.

AMNON GUTMAN POUR “LE MONDE”

Par Piotr Smolar

Afin de rester au pouvoir à l’issue des élections du 9 avril, Benyamin Nétanyahou compte sur les voix de la périphérie, la partie moins développée du pays, où son aura demeure forte, comme à Yeruham, dans le Néguev.

Le désert du Néguev offre toutes les nuances du jaune. Ambre ou blé, fauve ou soufre. Le jaune du soleil intense, du sable et des rochers, des bandes routières. Celui aussi des stipes de palmier aux premières feuilles brûlées et des immeubles bas dénués de charme, qu’on passe dans la rue centrale de Yeruham, bourgade émolliente de 10 000 habitants.

Israël a beau être un petit pays, il compte une périphérie. C’est ainsi qu’on désigne les zones moins développées, moins desservies, moins gâtées. Relégation géographique, économique, psychologique aussi. C’est là que vit une population dont les responsables politiques redécouvrent l’importance lors des élections législatives, comme celles du 9 avril. Yeruham, c’est le pays de « Bibi », là où le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, dispose d’une base fidèle, qui lui passe tout.

Etablie en 1951, la ville a d’abord accueilli des séfarades d’Afrique du Nord. Ils ont été rejoints par des juifs d’Inde, d’Iran, puis de l’ancien espace soviétique, pour former une communauté diverse, assez religieuse, plutôt modeste. Tel-Aviv et Jérusalem sont chacune à moins de deux heures en voiture, mais l’espace et le temps sont ici des notions étirées. On ne visite pas Yeruham. On y passe en coup de vent pour aller plus au sud, au bord du sublime cratère de Mitzpe Ramon, ou bien en route vers la ville de Beer-Sheva, qui grossit d’année en année.

Yeruham se situe dans le Néguev, à environ 150 km au sud de Tel-Aviv.
Yeruham se situe dans le Néguev, à environ 150 km au sud de Tel-Aviv. AMNON GUTMAN POUR “LE MONDE”

Lorsque les parents de Victor Damari sont arrivés ici en 1956, à l’arrière d’un camion, après avoir quitté la Tunisie, ils ne connaissaient pas leur destination. Il n’y avait presque rien à Yeruham, une vingtaine de maisons. « Il était très difficile de gagner sa vie, on mangeait des biscottes et de la confiture », se souvient le retraité. A l’âge de 10 ans, Victor est une charge financière trop forte. Il est envoyé dans un kibboutz, près du lac de Tibériade. « C’était un milieu totalement différent, plus éduqué, ashkénaze à 80 %, l’inverse d’ici. » On y vote Mapaï, l’ancêtre du Parti travailliste.

« Charisme et leadership »

De retour à Yeruham à sa majorité, Victor Damari travaille dans la construction, se marie, puis intègre l’usine de phosphate, où il sera employé pendant 46 ans. Jeune homme, il voit que Yeruham n’avance pas, que la périphérie est méprisée par la gauche hégémonique. « On considérait les gens d’ici comme un troupeau de moutons. Tout a changé avec Menahem Begin. » L’ancien premier ministre (1977-1983) fut le premier à conduire la droite au pouvoir. Depuis, hormis quelques années, la domination de cette dernière est écrasante.

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