Xi Jinping, l’ascension d’un « prince rouge »

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Xi Jinping, un destin chinois (4/6). Au sortir de la Révolution culturelle, alors jeune cadre du Parti communiste chinois, Xi Jinping surprend en demandant à être muté en province. Le futur président entend utiliser la « Chine d’en bas » comme marchepied vers le pouvoir suprême.

Ses amis de l’époque n’en reviennent pas. La Révolution culturelle enfin terminée, les jeunes fils de l’aristocratie rouge n’ont qu’une idée en tête : tourner la page, oublier la campagne où ils ont été envoyés par Mao Zedong pour être rééduqués auprès des paysans et profiter – enfin – des plaisirs de la ville. Certains se préparent même à partir aux Etats-Unis. Pas Xi Jinping.

Lui est sorti de ces dix années (1966-1976) « plus rouge que rouge », confiera, des années plus tard, l’un de ses proches à un diplomate américain. N’a-t-il pas fait des pieds et des mains pour entrer au Parti communiste chinois (PCC) en 1974, alors que son père, victime d’une purge politique, était encore relégué dans une usine de la province pauvre du Henan ?

Pendant que ses copains s’ouvrent au monde, découvrent de Gaulle et Nixon, lui lit Marx. Par ambition, affirment certains : hors du parti, pas de carrière possible. Par conviction, rétorquent d’autres. « Durant toute notre enfance, on n’arrêtait pas de nous dire que les deux tiers de l’humanité attendaient d’être libérés du capitalisme et rêvaient de devenir communistes. Nos parents étaient des héros qui avaient fait la Longue Marche avec Mao. Nous avions la mission, nous, leurs enfants, de reprendre le flambeau », explique Li Datong, un autre fils de dignitaire, ex-journaliste au Quotidien de la jeunesse, aujourd’hui critique de Xi Jinping.

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A sa sortie de l’université, en 1979, avec un diplôme d’ingénieur chimiste en poche, Xi décroche un premier job sans aucun lien avec sa formation, mais qui vaut de l’or : secrétaire personnel du ministre de la défense, Geng Biao. Ce superbe poste, qui doit tout à l’entregent de son père, enfin réhabilité, va orienter toute sa carrière. Xi Jinping gardera toujours un lien très fort avec l’armée. Aujourd’hui encore, il est non seulement secrétaire général du PCC et président de la République, mais aussi président de la Commission militaire centrale. C’est à ce titre qu’il est le patron incontesté de la toute-puissante Armée populaire de libération.

Le Rastignac des « terres jaunes »

En débutant si haut dans la hiérarchie, tous les espoirs lui sont permis. Xi Jinping semble heureux. « Tous les jours, il porte l’uniforme », témoigne un de ses camarades. Pourtant, trois ans plus tard, il surprend encore ses amis. Le « prince rouge » demande à être muté en province. Une décision a priori absurde, puisqu’elle l’éloigne du cœur du pouvoir. Un choix incompréhensible surtout : ne vient-il pas de passer sept années difficiles au fin fond du Shaanxi ? Pourtant, vingt-cinq ans plus tard, cette stratégie se révélera payante. Alors que les « princes rouges » sont à la fois admirés et détestés – « Ils sont propriétaires, nous ne sommes que des résidents », disent nombre de Chinois –, Xi Jinping parvient, lui, à passer aussi pour un homme proche du peuple. La preuve : au terme d’un parcours sans génie, mais sans faute non plus, dans la « Chine d’en bas », le Rastignac des « terres jaunes » se verra confier, en 2012, le pouvoir suprême. La consécration.

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