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La pandémie de Covid-19 restera sans doute dans l’histoire de l’Allemagne comme un puissant accélérateur de transformation. En quelques semaines, le pays qu’on jugeait hésitant, voire procédurier dans son rapport au projet européen, a franchi des étapes considérables. En témoigne le texte publié par Wolfgang Schäuble, figure incontournable de la droite allemande, dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung du lundi 6 juillet. Après le soutien d’Angela Merkel à un vaste plan de relance financé par une dette commune aux Vingt-Sept, l’actuel président du Bundestag défend l’idée qu’il faut tirer les leçons de la crise sanitaire pour effectuer des « progrès substantiels » dans l’intégration européenne.
Le texte est résolument politique et peut être lu comme une réponse au discours de la Sorbonne prononcé par Emmanuel Macron à l’automne 2017, où il présentait lui-même ses idées pour renforcer l’Union. A l’époque, il n’avait reçu qu’un accueil distant. Chez Wolfgang Schäuble, la crise sanitaire semble avoir révélé les faiblesses de l’Union européenne, mais aussi sa nécessité. « Il y a eu une forte prise de conscience », analyse Claire Demesmay, experte des relations franco-allemandes au Conseil allemand des relations étrangères (DGAP). « En 2017, l’analyse d’Emmanuel Macron avait été vue comme trop abstraite. Les Allemands ne voyaient pas à quel danger il fallait vraiment répondre. Maintenant, ils ont la preuve concrète qu’il faut avancer dans l’intégration. Wolfgang Schäuble est le porte-parole d’un mouvement assez profond, qui témoigne d’une nouvelle approche des questions européennes en Allemagne. »
Wolfgang Schäuble débute ainsi son texte en évoquant le choc qu’a constitué la fermeture des frontières intra-européennes, improvisée sans concertation pour lutter contre la propagation du virus. Pour celui qui est depuis 1972 député d’Offenburg, à quelques kilomètres de Strasbourg, l’expérience a agi comme un révélateur. « Il est devenu évident que nous n’apprécions les choses que lorsqu’elles nous manquent : les frontières ouvertes ! Les citoyens ont vite compris combien elles sont importantes et combien nous avons besoin les uns des autres : les collègues de travail, le personnel soignant, les voisins au-delà de ces frontières devenues depuis longtemps artificielles en Europe. »
Coordination insuffisante
Dans les affaires frontalières, comme dans la gestion de la crise sanitaire, le Covid-19 a montré l’insuffisance de la coordination des Etats européens, déplore Wolfgang Schäuble. Il a aussi mis en évidence la fragilité de l’Europe, sa dépendance des fournisseurs lointains pour les biens de première nécessité comme les masques. « L’Union européenne doit mieux se préparer afin que, dans les crises, elle soit plus résistante et plus souveraine », écrit le président du Bundestag, qui souhaite renforcer l’« autonomie stratégique » en repensant les chaînes d’approvisionnement de ces biens essentiels et en diversifiant le risque géographique.
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