William Barr, le bouclier de Donald Trump

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L’attorney général des Etats-Unis, William Barr, et Donald Trump, le 28 mai, à la Maison Blanche.
L’attorney général des Etats-Unis, William Barr, et Donald Trump, le 28 mai, à la Maison Blanche. Evan Vucci / AP

William Barr avait ostensiblement arpenté les lieux, le 1er juin, avant que les forces de sécurité déployées devant la Maison Blanche n’interviennent pour disperser sans ménagement les manifestants qui protestaient pacifiquement contre les violences policières. Un peu plus tard, l’attorney général des Etats-Unis (ministre de la justice) posait au côté de Donald Trump brandissant une Bible, devant une église visée par des vandales au cours de la nuit précédente. En conférence de presse, jeudi 4 juin, il a nié que l’évacuation ait été liée à cette séance photo controversée.

A tout juste 70 ans, William Barr incarne la posture de « la loi et l’ordre » revendiquée par l’administration de Donald Trump après les troubles déclenchés par la mort de George Floyd, un Afro-Américain dont le cou avait été compressé par le genou d’un policier de Minneapolis alors qu’il gisait au sol, menotté. Du fait des pouvoirs de police et de maintien de l’ordre qui lui reviennent dans le système américain, limités par le fédéralisme, c’est lui qui a supervisé le déploiement de milliers d’hommes en armes à Washington, le district de Columbia ne disposant pas des compétences d’un Etat. Tous les services sur lesquels l’attorney général a autorité ont été sollicités, y compris le personnel pénitentiaire.

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Ces troubles ne constituent pas la première épreuve du genre pour William Barr. Au cours de son premier passage au poste d’attorney général, sous la présidence de George H.W. Bush, il avait déjà dû gérer ceux générés en 1992 à Los Angeles par l’acquittement de policiers qui avaient passé à tabac un Afro-Américain, Rodney King. Le ministre de la justice avait contré cette décision de justice par des poursuites fédérales, mais il avait également assumé une militarisation de la riposte, tout en niant que les troubles soient « le produit d’une injustice purulente ».

Tentative de diversion

Trente ans plus tard, William Barr a reconnu « la légitimité » des protestations tout en assurant qu’elles avaient été « prises en otage » par « de violents éléments radicaux ». Dans sa conférence de presse de jeudi, le ministre de la justice est revenu sur le rôle prêté aux « antifa » (antifascistes), une mouvance d’extrême gauche aux contours indéfinis, sans s’appesantir sur la présence parmi les fauteurs de troubles de militants d’extrême droite (Three Percenters, Boogaloo Movement, Proud Boys).

Cette tentative de diversion s’explique par ses positions sur la question des violences policières. William Barr a fait sien en effet le virage de son prédécesseur, Jeff Sessions, qui s’était attaqué à un legs de l’attorney général de Barack Obama, Eric Holder : la capacité donnée au département de la justice de superviser les réformes de la police au niveau des Etats et des municipalités. En juillet 2019, il avait décidé l’abandon des poursuites fédérales contre le policier de New York responsable de la mort par étouffement d’un Afro-Américain, Eric Garner.

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