« Washington renoue avec son rôle de “gendarme de l’Europe” »

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Tribune. La crise diplomatique provoquée par les mouvements de troupes russes près de la frontière orientale de l’Ukraine et en Crimée est l’un des premiers tests majeurs de la présidence Biden. Chargé du dossier ukrainien dans ses précédentes fonctions de vice-président, Joe Biden tire les leçons de la présidence Obama, qui avait sous-estimé la menace russe et sous-traité à l’Allemagne le rôle de médiateur.

Joe Biden est le premier président américain depuis la fin de la guerre froide à arriver à la Maison Blanche sans l’illusion d’un « reset » avec Moscou. Alors que le règlement politique du conflit n’avance pas depuis les accords de Minsk de 2015 et en réponse aux appels pressants du président ukrainien à une implication américaine plus forte, Washington renoue avec son rôle de « gendarme de l’Europe ». Une situation rendue encore plus délicate par la récente demande formulée par l’Ukraine d’intégrer l’OTAN.

Coopération transatlantique

Cette escalade des tensions avec la Russie constitue également un test pour une Europe qui se veut géopolitique, et en particulier pour l’Allemagne, exposée aux sanctions américaines et à l’opposition d’un nombre croissant de pays européens à son projet d’achèvement du gazoduc Nord Stream 2. La situation en Ukraine sollicite ainsi avec vigueur la coopération transatlantique.

Lire aussi Ukraine : les alliés de l’OTAN mettent en garde Moscou, qui répond en prenant des mesures

L’arrivée de Joe Biden change la donne pour l’Ukraine, qui compte sur les Etats-Unis et l’OTAN pour dissuader la Russie de menacer sa sécurité et son intégrité territoriale. L’escalade des pressions diplomatiques et militaires russes à l’égard de l’Ukraine s’explique en partie par le rapprochement de Kiev avec l’administration Biden, qui a clairement affiché son soutien à l’Ukraine et sa volonté de se réengager dans l’OTAN. L’affectation de 500 militaires américains supplémentaires en Allemagne matérialise le réinvestissement des Etats-Unis en Europe.

Biden renforce aussi la mobilisation militaire américaine en mer Noire et dans l’est de l’Europe et poursuit la livraison d’armes létales défensives à Kiev, autorisée par Trump en 2017. Le Pentagone a annoncé, début mars, une aide militaire supplémentaire de 125 millions de dollars (105 millions d’euros) à l’Ukraine, comportant deux patrouilleurs armés destinés à la défense des eaux territoriales du pays.

Lire l’éditorial du « Monde » : Entre Russie et Ukraine, un inquiétant regain de tension

Les lignes rouges de Poutine

Poutine rappelle ses lignes rouges : la réouverture des discussions sur l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN et le renfort de la présence militaire américaine et de l’OTAN dans la région. Washington n’a d’ailleurs pas soutenu publiquement l’appel de Kiev en faveur d’une adhésion plus rapide à l’OTAN. La première demande d’adhésion du pays avait été formulée en 2008, à l’occasion du sommet de Bucarest. L’OTAN n’avait alors pas accordé le statut de candidat à l’Ukraine, mais les membres de l’Alliance avaient annoncé que l’Ukraine deviendrait un jour membre, sans fixer d’échéance. En effet, certains pays, dont la France et l’Allemagne, craignaient de devoir s’impliquer dans un conflit avec la Russie si les tensions avec l’Ukraine venaient à s’intensifier. Poutine n’accepta pas le franchissement de cette ligne rouge, perçue comme trop menaçante pour les intérêts de la Russie, et décida d’envahir la Géorgie.

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