Washington réduit son aide à l’Afghanistan face à l’impasse politique

0
102

[ad_1]

Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, et Abdullah Abdullah, l’ex-chef de l’exécutif afghan, le 23 mars à Kaboul.
Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, et Abdullah Abdullah, l’ex-chef de l’exécutif afghan, le 23 mars à Kaboul. AFGHANISTAN’S CHIEF EXECUTIVE OF / via REUTERS

Alors que la moitié de la planète est aujourd’hui confinée, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a effectué, lundi 23 mars, un déplacement surprise à Kaboul, pour sauver un processus de paix que Washington pensait avoir lancé pour de bon. Le 29 février, les Etats-Unis ont signé, à Doha, au Qatar, un préaccord bilatéral avec les talibans afghans.

Ce long voyage n’a servi à rien. L’impasse est telle que les Etats-Unis ont décidé, dans la nuit de lundi à mardi, de sévir en réduisant, pour 2020, d’un milliard de dollars (931 millions d’euros) son aide à l’Afghanistan. M. Pompeo se dit prêt à faire de même en 2021. « Nous entamerons également, a-t-il ajouté, un examen de tous nos programmes et projets pour identifier des réductions supplémentaires et allons reconsidérer nos engagements en vue des futures conférences de donateurs pour l’Afghanistan ».

M. Pompeo n’a pas réussi à ce stade à réconcilier Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, dont l’opposition virulente a plongé le pays dans une crise politique qui bloque tout espoir de réconciliation nationale. M. Ghani, président sortant, a été déclaré réélu, le 18 février. Son principal concurrent, Abdullah Abdullah, ex-chef de l’exécutif, revendique aussi la victoire. Les deux hommes ont organisé, le 9 mars, deux cérémonies d’investiture parallèles.

Lire aussi Le Conseil de sécurité de l’ONU entérine à l’unanimité l’accord entre les Etats-Unis et les talibans

De source diplomatique occidentale, à Kaboul, on indiquait que le secrétaire d’Etat a évoqué « l’urgence » d’engager les pourparlers avec les talibans. Il leur a demandé, pour ce faire, de s’accorder sur la composition du gouvernement, ainsi que sur celle de la délégation chargée de conduire la discussion face aux talibans. Les intéressés lui ont indiqué qu’ils n’étaient pas parvenus à s’entendre.

Lundi, un proche de M. Ghani assurait au Monde qu’il avait déjà concédé 40 % des postes de ministre au camp Abdullah, et que la délégation de négociation était passée de 15 à 20 membres pour répondre aux exigences de leur opposant. M. Abdullah, qui préside le comité exécutif supervisant le travail des négociateurs, entend aussi présider le Conseil des ministres lorsque viendra la question du processus de paix. Inacceptable, pour M. Ghani.

Premier mort du Covid-19

M. Pompeo a aussi voulu faire évoluer la position du président Ghani sur la question des prisonniers talibans. Le texte signé, le 29 février, entre Washington et les talibans prévoit, en effet, qu’en échange de la libération, par les insurgés, de mille membres de forces de sécurité afghanes, cinq mille talibans bénéficieront de la même mesure. M. Ghani s’y est opposé, considérant que cela ne pouvait être qu’un élément de la négociation et non un prérequis.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: