Voulu par Paris, bloqué par Washington, le sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité est reporté

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Des enfants syriens avec des masques décorés par des artistes dans un camp de déplacés à Dana, dans la province d’Idlib (nord-ouest de la Syrie), le 20 avril.
Des enfants syriens avec des masques décorés par des artistes dans un camp de déplacés à Dana, dans la province d’Idlib (nord-ouest de la Syrie), le 20 avril. AAREF WATAD / AFP

Qui veut encore sauver le multilatéralisme ? La question affleure après le report inattendu du sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, par visioconférence. Même si aucune date n’avait été annoncée officiellement, Paris envisageait encore avec optimisme, en début de semaine, la tenue de cette réunion inédite vendredi 24 avril. Dans un entretien sur RFI, le 15 avril, Emmanuel Macron avait confié son espoir que ce soit l’affaire de quelques jours, une fois l’accord de Vladimir Poutine obtenu.

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Mais la stratégie française, qui visait à projeter l’image d’une concertation entre puissances face à la pandémie, s’appuyait sur un préalable : l’adoption d’une résolution au Conseil de sécurité, à New York, sur une trêve mondiale dans les conflits. Or cette initiative a été compromise dès le début des discussions, selon nos informations, par les Etats-Unis, dont la priorité est la mise en accusation de la Chine pour la propagation du Covid-19.

A l’origine, Paris avait espéré organiser le sommet au format P5 sans passer par le vote d’une résolution. Mais la pression était forte, notamment parmi les membres non permanents du Conseil de sécurité. Après plusieurs semaines de tractations, un projet commun entre la France et la Tunisie a été déposé mercredi et transmis aux 15 membres du Conseil, dont l’AFP a révélé la teneur. Le texte s’inscrit dans la continuité de l’appel à un cessez-le-feu général dans le monde, lancé le 23 mars par Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.

Demande inacceptable

Il prévoit une cessation des hostilités pour une durée de trente jours, afin de permettre de venir en aide aux populations en détresse humanitaire, comme les Syriens dans la région d’Idlib. Cette trêve ne concernerait pas la lutte contre le terrorisme djihadiste. Mais les Etats-Unis ont voulu détourner cette initiative de sa finalité, dans un paragraphe relatif à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Donald Trump, qui a annoncé le 14 avril la fin du financement américain de l’OMS, l’accuse de mauvaise gestion de l’épidémie, sous l’influence des autorités chinoises.

Washington a voulu une nouvelle fois que la responsabilité de Pékin soit pointée dans le texte franco-tunisien en discussion. Une demande inacceptable, alors même qu’il s’agissait pour Paris de donner des gages de consensus entre puissances. La logique unilatérale américaine, qui a de nombreux précédents depuis trois ans, a surpris les observateurs aguerris par sa brutalité. Pourtant, lors d’une visioconférence des ministres des affaires étrangères du G7, le 25 mars, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait déjà empêché l’adoption d’une déclaration commune. Il avait alors réclamé que la Chine soit nommément citée comme responsable du « virus de Wuhan ».

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