Vols en série: Les «ninjas» de Rivière-Noire mis K.-O.

Ils s’attaquaient à des expatriés sud-africains et français domiciliés à Rivière-Noire. Ces voleurs déguisés en «ninjas» ont été mis hors d’état de nuire en fin de semaine.

«J’ai senti deux mains sur mon cou. Quand j’ai ouvert les yeux, il y avait les quatre hommes, habillés en noir, comme des ninjas. Ils avaient des couteaux…» Cette sexagénaire sud-africaine est l’une de nombreuses victimes des quatre malfrats qui sévissaient contre des expatriés dans la région de Rivière-Noire. Ces voleurs «ninjas» ont été mis hors d’état de nuire, jeudi. Ils ont été traduits devant la justice hier.

Julian Primedor Colfir, 24 ans, Juliano Barthélemy Jean Pierre, 20 ans, Claudino Louis Stephen, 31 ans, et Casimir Jean Emmanuel Faron, 20 ans, s’attaquaient à des expatriés sud-africains et français. Déguisés en «ninjas» et armés de machettes, ils cambriolaient des maisons et forçaient certains propriétaires à faire des retraits aux guichets automatiques les plus proches. Plusieurs plaintes ont été faites auprès de la police de Rivière-Noire pendant ces dix derniers jours. D’où l’opération montée par la Criminal Investigation Division de la Western Division, avec l’aide de la Special Anti-Robbery Unit de la Special Supporting Unit, qui a mené à leur arrestation jeudi.

Grosse frayeur

Parmi les victimes, un couple de sexagénaires sud-africains qui a posé ses bagages à Maurice. Vendredi dernier, mari et femme se trouvaient dans leur appartement après avoir dîné au restaurant lorsque les voleurs «ninjas» se sont introduits chez eux. C’est à travers une petite fenêtre qu’ils y sont entrés. La femme était assoupie devant la télé tandis que son époux dormait dans la chambre à coucher, lorsqu’ils ont apparu devant elle, lui causant une grosse frayeur.

Deux «ninjas» sont partis réveiller son époux et l’ont menacé avec un couteau pour qu’il leur remette de l’argent. Ils sont repartis avec une somme de Rs 40 000, des devises, des montres, des bijoux, un laptop, deux téléphones ainsi qu’une caméra, le tout d’une valeur de Rs 1,9 million. Le couple a rapporté le cas à la police le lendemain.

Quelques jours après, c’est un ressortissant français qui a été victime des quatre «ninjas» de Rivière-Noire. Ils sont entrés chez lui par effraction et l’ont menacé avec un couteau. Ils ont forcé le Français à les conduire jusqu’au guichet automatique de la région pour leur remettre une somme d’argent. Le lendemain, ils ont tenté de pénétrer au domicile d’une Française. Les caméras de surveillance de la maison ont pu capter leurs moindres faits et gestes. Ainsi que leurs tatouages. C’est d’ailleurs grâce à ceux-ci que les victimes ont pu les identifier.

En réalisant qu’ils ne pourraient pas entrer dans la maison, les malfrats sont partis en laissant derrière eux leurs gants. Ils n’avaient pas pour autant abandonné l’idée de commettre un cambriolage. C’est ainsi qu’ils se sont rendus un peu plus loin, chez une famille zimbabwéenne. Ils ont fait main basse sur plusieurs objets, dont le passeport d’un membre de la famille qu’ils ont ensuite contacté pour lui faire du chantage. Un rendez-vous lui a été donné, mais les «ninjas» ne s’y sont pas présentés, faisant tomber à l’eau l’opération policière qui avait été montée ce jour-là.

Il s’avère que certaines des familles, victimes des quatre voleurs «ninjas», n’ont pas souhaité rapporter le cas à la police. Elles confient : «Ils nous ont promis de nous faire du mal si on le faisait…»