Violences sexuelles durant l’enfance: les victimes ont en moyenne 10 ans au moment des faits

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L’étude alarmante publiée par Ipsos ce lundi met en lumière les lourdes conséquences des viols et agressions sexuelles sur les enfants, qui ont la plupart du temps lieu dans le cercle familial.

Une enquête Ipsos réalisée pour l’association Mémoire traumatique et victimologie et publiée ce lundi dresse un terrible constat des violences sexuelles subies durant l’enfance. Réalisée auprès d’un échantillon de 502 personnes âgées de 18 à 75 ans, cette étude montre “à quel point les enfants victimes de violences (…) ont été totalement vulnérables et à la merci des agresseurs, piégés dans leur famille, sans secours, sans soin et sans protection”, selon le rapport de l’association.

D’après l’enquête d’Ipsos, les répondants avaient en moyenne 10 ans lors de leur premier viol ou agression sexuelle. Parmi les victimes, 83% sont des filles et 17% des garçons. Par ailleurs, 22% des violences subies par les personnes questionnées sont des viols et 89% affirment avoir subi des agressions sexuelles (attouchements, baisers forcés, …), de la part, le plus souvent, d’un homme seul, dans sa trentaine.

Dans la majorité des cas, les faits sont commis au sein du foyer

L’un des constats les plus édifiants de l’enquête relève du lieu où se déroulent les faits et de l’identité de l’agresseur. L’étude montre que près de la moitié des viols et agressions sexuelles ont lieu dans un cadre familial.

Par ailleurs, 29% des viols sont commis par un membre de la famille proche de l’enfant, la plupart du temps au domicile des parents (pour 57% des cas).  L’agresseur n’est inconnu de la victime que dans seulement 13% des agressions et viols.

De graves conséquences

L’enquête pointe également du doigt les graves conséquences des viols et agressions sexuelles sur les personnes les ayant subi durant l’enfance. Pas moins de 77% des victimes disent être encore aujourd’hui impactées par ces actes. Quatre personnes sur 10 affirment par ailleurs avoir ensuite subi des épisodes amnésiques, et un tiers d’entre elles estiment que ces derniers ont duré plus de 20 ans.

Autre constat édifiant: près d’une victime sur deux avoue avoir fait une tentative de suicide liée à ces violences sexuelles subies étant enfants. Par ailleurs, 52% des répondants présentent des troubles alimentaires et 36% disent avoir des conduites addictives (drogues, alcool…). Enfin, 55% affirment avoir souffert de dépression.

Une prise en charge des victimes largement insuffisante

Au-delà des conséquences sur les adultes ayant été agressés sexuellement ou violés durant leur enfance, l’enquête souligne le manque de prise en charge des victimes, qui, en moyenne, ont parlé de leur agression plus de 12 ans après les faits (14 ans juste pour les victimes de viols).

“La gravité de ces violences est loin d’être suffisamment prise en compte, et les victimes rapportent que leur droit à bénéficier de soins, d’informations, de protection et de justice leur est régulièrement dénié”, écrit Mémoire traumatique et victimologie.

Les victimes sont seulement 14% à porter plainte (une proportion qui grimpe à 24% pour les victimes de viols). Seule un peu plus de la moitié de ces plaintes aboutit à une condamnation dans le cas d’un viol, et 32% sont classées sans suite.

Près d’un quart des personnes interrogées affirment par ailleurs que les viols et agressions ont duré plus d’un an. Un chiffre qui montre à quel point les enfants peuvent se retrouver prisonniers de telles violences, surtout lorsqu’elles se déroulent dans le cadre familial. De plus, près d’une personne sur dix affirme croiser encore régulièrement son agresseur dans sa vie quotidienne, même de nombreuses années après les faits.

“Une situation d’urgence”

Mémoire traumatique et victimologie estime que l’enquête d’Ipsos met ainsi en lumière “une situation d’urgence en termes de préservation des droits humains fondamentaux, et sur le plan sanitaire et social”.

L’association demande également la mise en place de “mesures urgentes pour lutter contre ces très graves atteintes aux droits fondamentaux, ce problème majeur de santé publique et cette scandaleuse impunité par des politiques publiques ambitieuse et efficaces”.

Ces chiffres confirment “une nouvelle fois la réalité dramatique des violences faites aux enfants dans notre pays”, a réagi dans un communiqué le secrétaire d’État Adrien Taquet. Il a précisé qu’un plan de lutte contre les violences serait présenté en novembre.

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