victoire de l’homme du compromis permanent

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La réélection, le 17 avril, du président libéral Joko Widodo découle pour une bonne part de sa volonté d’unité face à la montée en puissance de l’islam militant dans l’archipel.

Par Bruno Philip Publié aujourd’hui à 06h15

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Le président indonésien Joko Widodo à Jakarta, le 18 avril, au lendemain de sa réélection.
Le président indonésien Joko Widodo à Jakarta, le 18 avril, au lendemain de sa réélection. Achmad Ibrahim / AP

Analyse. Sa victoire nette, le mercredi 17 avril, et la promesse d’un second mandat pour le président indonésien Joko Widodo, sanctionnent le succès d’un homme qui incarne à la fois l’image d’une nation archipélagique ouverte sur le monde et celle d’une démocratie encore jeune, où l’harmonie ethnique et religieuse reste assurée en dépit d’un lent travail de sape de l’intégrisme musulman.

L’Indonésie est un pays d’une importance capitale : la Republik indonesia et ses quelque 266 millions d’habitants vivant sur un archipel de 17 000 îles étirées sur 4 800 kilomètres occupent un espace stratégique crucial dans la zone Asie-Pacifique entre océan Indien, mer de Chine du Sud et Australie. Plus grande nation musulmane du monde, elle est aussi le seul membre du groupe des pays du G20 en Asie du Sud-Est, dont elle est la première économie. Selon certaines projections, l’Indonésie pourrait devenir d’ici à 2045 la quatrième puissance économique de la planète. Si l’on ne cesse de se gargariser en Europe, et à juste titre, de l’importance croissante de l’Inde, l’Indonésie fait parfois mieux que cette dernière : son PIB par tête est deux fois supérieur à celui de son grand voisin du sous-continent.

Affichant son attachement au principe de l’« unité dans la diversité », la devise du pays, il n’a pas hésité à faire certaines concessions aux « barbus »éé

À l’issue de l’élection présidentielle du 17 avril, c’est donc M. Widodo, 57 ans, qui a été réélu, avec, si l’on en croit des résultats encore partiels, une confortable avance sur son rival Prabowo Subianto, un ancien militaire soutenu par les islamo-conservateurs. Même si ce dernier – qui avait déjà perdu l’élection en 2014 face au même « Jokowi », ainsi que tout le monde surnomme M. Widodo – a contesté les résultats, il fait peu de doute que l’actuel chef de l’Etat se succède à lui-même. Les résultats officiels définitifs ne seront annoncés que fin mai.

La victoire du président sortant pourrait donner tort aux pessimistes qui s’inquiètent, non sans raison, de la montée en puissance de l’islam militant. Et, plus généralement, d’une dérive vers la bigoterie et l’intolérance dans cet espace de l’« islam de l’archipel », qui a façonné depuis des lustres, sous ses latitudes enclines au syncrétisme, un rapport particulier à l’égard du texte révélé et de la parole du Prophète. Attaché aux traditions régionales et loin des austères conceptions du wahhabisme ou du salafisme, cet islam-là entend résister aux influences venues d’Arabie saoudite.

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