Vente d’Eurofighter : l’Autriche exige réparation

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« Les milliards d’Airbus pour tout le monde. Et rien pour l’Autriche. » Sur son site Internet, l’ancien député écologiste Peter Pilz, qui a fait de sa lutte contre les avions de combat Eurofighter vendus par Airbus à l’Autriche en 2003 le combat de sa carrière, résume le sentiment qu’éprouve le pays après l’annonce de l’accord validé le 31 janvier entre l’avionneur et les justices française, américaine et britannique pour clore diverses enquêtes pour corruption. Cet accord prévoit qu’Airbus verse 3,6 milliards d’euros aux trois pays en échange de l’arrêt des investigations sur des commissions versées en marge de plusieurs contrats dans le monde.

Mais rien pour l’Autriche, alors même que le contrat conclu en 2003 entre Vienne et la filiale Eurofighter d’Airbus prévoyant la livraison de 18 appareils a servi de pièce à conviction pour la justice américaine. Depuis des années, il existe des suspicions de commissions occultes versées en marge de ce contrat, sans que la justice autrichienne ne parvienne à établir des faits pénalement répréhensibles. Or, l’accord entre le parquet américain et le constructeur précise qu’Airbus reconnaît avoir « versé, proposé ou donné son accord pour payer des contributions politiques ou des commissions » pour un montant d’environ 55 millions d’euros à « quatorze personnes ou entités » en Autriche.

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Cette petite phrase a réveillé un dossier de corruption qui empoisonne la vie politique depuis quinze ans. En demandant la « coopération complète d’Airbus », la ministre de la défense, la conservatrice Klaudia Tanner, a annoncé le 13 février son intention de convoquer la direction de l’avionneur, pour demander des « réparations ». « Airbus va apprendre à me connaître », a-t-elle affirmé sur un ton martial qui dénote avec la prudence historique du Parti populaire autrichien (ÖVP), qui était au pouvoir au moment de la signature du contrat contesté. La ministre voudrait aussi qu’Airbus collabore davantage sur l’identité de ces quatorze personnes et la nature des paiements.

« Contributions politiques »

Même si leur nom est anonymisé dans l’accord rendu public, la presse a identifié plusieurs d’entre eux depuis plusieurs années. Il s’agirait notamment de l’entreprise de la femme du commandant des forces aériennes autrichiennes d’alors, qui aurait touché 87 600 euros, ou d’un ancien lobbyiste d’EADS qui aurait ensuite redistribué une partie des commissions au Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite) qui gouvernait en 2003 en coalition avec les conservateurs. Les procureurs enquêtent depuis plus de dix ans sur ces faits, dont une partie a été classée sans suite dans des conditions décriées. La justice allemande a aussi imposé une amende de 81 millions d’euros en février 2018.

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