Val-d’Oise : Johann B., accusé d’avoir brûlé vive sa compagne

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Le procès de Johann B., accusé d’avoir tenté de tuer sa compagne en maquillant son crime en accident, s’est ouvert lundi devant les assises du Val-d’Oise, pour quinze jours.

Ce soir de novembre 2007, Émilie, 31 ans aujourd’hui, 20 à l’époque, s’était transformée en torche humaine après une sortie de route, sur une petite route de campagne du Val-d’Oise. On fait le point.

Que s’est-il passé ?

Il est 23 heures, ce 9 novembre 2007, lorsqu’Émilie et Johann sortent du village de Châtenay-en-France (Val-d’Oise), sur la D9, à bord de leur Seat Cordoba. Soudain, Johann, qui est au volant, fait un écart sur sa gauche et percute un arbre. Le choc n’est pas très violent : la voiture roulait à 40 km/h environ. Les airbags se déclenchent.

Émilie s’acharne pour ouvrir la portière et, au moment où elle parvient enfin à s’extraire du véhicule, elle sent qu’elle s’enflamme. Rapidement transformée en torche vivante, elle se jette au sol sur un lit de feuille. Son fiancé, quasiment indemne, n’appelle pas les secours… mais sa mère. C’est un couple de témoins qui donnera l’alerte, sauvant la jeune femme de la mort.

Quelles séquelles ?

Grièvement brûlée au visage, au dos et à la poitrine, Émilie est entre la vie et la mort lorsqu’elle est prise en charge par le Smur. Au service des grands brûlés, à l’hôpital Percy, elle reste cinq semaines dans le coma. S’ensuivent des années de calvaire, lors desquelles elle subit une dizaine de greffes de peau et de cartilage. Soit 49 opérations au total.

« Les oreilles, c’était d’ailleurs particulièrement douloureux », nous avait-elle confié en 2017. Sans compter les « ballons de baudruches gonflés sous la peau pour les cheveux ». Cinq ans d’opérations ininterrompues ponctuées par les complications. « J’ai aussi attrapé un staphylocoque, mais c’est un classique chez les grands brûlés », avait-elle expliqué.

« Aujourd’hui, je dois faire tous les ans une cure de soins. Et ce n’est pas de la thalasso ! Je me fais karcheriser par des jets très puissants qui permettent de cicatriser. Je n’y croyais pas, mais ça marche… » Émilie a retrouvé un visage qui n’efface pas le drame, mais qui lui a permis de retrouver en partie sa beauté passée. Elle travaille aujourd’hui comme archiviste au ministère de la Culture et a refait sa vie.

Pourquoi Émilie se dit victime d’une tentative d’assassinat ?

Ce qui a convaincu Émilie de déposer plainte, c’est l’insistance de Johann à lui imposer, sur son lit d’hôpital, une version accidentelle qui ne correspond pas à ses souvenirs : il a fait cette sortie de route en évitant un sanglier, qu’elle n’aurait pas vu.

Un gendarme, intrigué par la procédure ouverte pour un banal accident de la circulation, reprend le dossier. Ce qui va aboutir sur l’ouverture d’une information judiciaire. Après reconstitution de l’accident, il ressort que le feu n’a pas été déclenché par le choc, mais provient d’un produit exogène.

Comment Johann se défend ?

« Je suis accusé d’un crime ignoble. C’est une erreur judiciaire, c’est Outreau », clame l’accusé, aujourd’hui ouvrier dans une imprimerie et père de deux enfants. Sorti indemne de l’accident, il nie depuis le début toute implication dans un projet criminel. Il assure avoir voulu éviter un sanglier qui a surgi devant ses roues.

Si Émilie s’est transformée en torche humaine, c’est à cause d’une bouteille d’alcool à brûler, posée sur la banquette arrière. Dans le choc, la bouteille aurait volé dans la voiture avant de se fendre sur le tableau de bord, projetant du liquide inflammable vers Émilie.

Que dit la chambre de l’instruction dans son ordonnance de renvoi ?

Cette version n’a pas du tout convaincu la chambre de l’instruction, saisie en appel après un premier non-lieu, qui a décidé de renvoyer le jeune homme devant les assises du Val-d’Oise pour tentative d’assassinat, dix ans après les faits. Selon elle, il est difficile de croire que seule la victime n’ait été aspergée d’alcool à brûler.

Si le feu avait pris au niveau du tableau de bord, Émilie aurait été brûlée au niveau du torse, et le tapis de sol se serait enflammé. Or ce sont ses cheveux et sa nuque qui ont pris feu, ajoutent les magistrats, qui relèvent l’absence de coups de volant et de coups de frein. L’embrasement ne s’est pas non plus produit après le choc mais lorsque la victime a ouvert la portière.

Quel serait le mobile ?

Le mobile retenu est la jalousie : Émilie était en train de refaire sa vie. « Elle se [sentait] piégée dans la relation, victime de chantage affectif, de crises de jalousie voire même de violence », a expliqué le directeur d’enquête de la gendarmerie à la barre. Dans les semaines qui ont précédé l’accident, Johann est soupçonné de l’avoir espionnée et surveillée.

Le soir du drame, alors qu’ils sont sur l’A1, Émilie annonce à Johann qu’elle va le quitter. Il aurait alors accéléré vivement, avant de lancer : « On va se foutre en l’air ». Émilie serait parvenue à le calmer en lui promettant de rester. Son nouveau petit ami, qu’elle devait rejoindre ce soir-là, l’a attendue toute la nuit. En vain.

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