une trahison pour la classe politique favorable à New Delhi

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Les responsables locaux qui tentaient de convaincre les Cachemiris de ne pas prendre les armes se retrouvent assignés à résidence.

Par Publié aujourd’hui à 10h58

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Manifestation à Srinagar, le 23 août 2019, contre la décision de New Delhi de révoquer l’autonomie du Cachemire.
Manifestation à Srinagar, le 23 août 2019, contre la décision de New Delhi de révoquer l’autonomie du Cachemire. Dar Yasin / AP

« Comment oserais-je regarder mes électeurs en face ? » C’est un homme bouleversé et brisé que nous rencontrons en dépit de sa mise en résidence surveillée à Baramulla, ville du nord du Cachemire indien. Ancien député de cette circonscription qui jouxte la frontière disputée avec le Pakistan, Javid Hassan Baig est l’un des piliers du Parti démocrate du peuple (PDP), l’une des grandes formations modérées de la vallée himalayenne à majorité musulmane. Dans ce Cachemire disputé, très hostile à l’Inde, où sévit une insurrection séparatiste réprimée par les forces indiennes depuis 1989 qui a fait 70 000 morts, majoritairement des civils, « nous étions les ambassadeurs de l’Inde, explique-t-il. Tous nos efforts ont consisté à pousser les Cachemiris à ne pas prendre les armes et à embrasser la démocratie indienne en leur assurant que c’était le bon choix. »

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Les repères de cet homme de 55 ans à la barbe poivre et sel ont volé en éclats lors de la révocation, le 5 août, des articles 370 et 35-A de la Constitution, qui garantissaient un statut d’autonomie au Cachemire. Dans la foulée, l’exécutif local a été mis sous la tutelle de New Delhi. Non seulement les élus comme Javid Hassan Baig n’ont pas été consultés, mais ils ont aussi été envoyés derrière les barreaux ou assignés à résidence, en vertu d’une loi controversée sur la sécurité publique. Dès la nuit du 4 août, les arrestations ont notamment ciblé trois anciens dirigeants du gouvernement régional : Mehbooba Mufti, du PDP, et Omar Abdullah et son père, Farooq Abdullah, de la Conférence nationale (NC). C’est le grand-père, Sheikh Abdullah, qui avait accepté l’accession de l’Etat princier du Cachemire à l’Union indienne, lors de la partition de l’empire colonial en 1947, en échange de la garantie d’autonomie que constituait l’article 370.

Paralysie ambiante

Quatre mille politiciens et membres de la société civile auraient été arrêtés, selon l’AFP, autant d’opposants présumés à la révocation constitutionnelle. Les autorités n’ont livré aucun détail, évoquant des « détentions préventives » visant à maintenir le calme. Il est difficile de vérifier les noms de cette liste rouge dans la paralysie ambiante, puisque les communications sont coupées et qu’un déploiement sécuritaire restreint les déplacements. Le gouvernement nationaliste hindou du premier ministre, Narendra Modi, a réduit au silence toute contestation possible et se retrouve seul maître à bord au Cachemire.

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