Une spirale de violence menace d’enflammer le Liban

0
98

[ad_1]

La police antiémeute face à des manifestants qui protestent contre le gouvernement libanais, dans le centre-ville de Beyrouth, le 12 juin.

Des flammes illuminent la façade de la mosquée Mohammed Al-Amine, vendredi 12 juin dans la soirée, au coin de la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. Des poubelles brûlent. Les vitrines de plusieurs magasins alentour ont volé en éclats. Torse nu, le visage masqué par leur tee-shirt, des jeunes caillassent les forces de sécurité qui affluent en renfort.

« La colère va grandir, car la livre s’écroule et le gouvernement est incapable de réagir », prophétise Ali, un ex-serveur de restaurant au chômage, en référence à l’effondrement de la monnaie nationale, qui a perdu 70 % de sa valeur face au dollar. « Qui joue avec la livre ? s’interroge Hassan, un autre protestataire. Il y a des gens qui profitent de sa dégringolade et c’est nous qui en payons le prix. Qu’ils rentrent chez eux tous ces politiciens incapables ! La violence, je ne suis pas pour, mais c’est le seul moyen de se faire entendre. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Liban, en faillite, appelle le FMI à la rescousse

Des manifestants lancent des slogans anti-confessionnels, appelant à l’unité entre chrétiens et musulmans, entre sunnites et chiites, semblables à ceux entendus en octobre, au démarrage du soulèvement contre la classe politique, accusée d’incurie et de corruption. Mais ils ne font pas le poids face aux jeunes casseurs, arrivés en masse des banlieues de Beyrouth, pour en découdre avec la police. « Je n’en peux plus, mon salaire équivaut aujourd’hui à 200 dollars », confie un soldat en civil, vêtu d’une chemise bariolée, venu manifester pour la première fois de sa vie.

Calculs partisans

L’euphorie de la « thaoura » (révolution) du 17 octobre n’a jamais paru aussi lointaine. Le mouvement, qui avait obtenu la démission du premier ministre Saad Hariri, a été rattrapé par la crise monétaire et les manœuvres de la caste dirigeante. Alors que la monnaie nationale s’échangeait encore à l’automne au taux de 3 000 livres pour un dollar, elle tutoie aujourd’hui la barre des 5 000, très loin du cours officiel de 1 500 livres pour un dollar, qui n’est plus respecté que par les banques.

Sous l’effet de cette dépréciation, du ralentissement économique − exacerbé par le confinement – et de l’inflation galopante, le taux de pauvreté, estimé l’année dernière à 35 % de la population, frôle aujourd’hui les 50 %. Après la parenthèse de la crise sanitaire, la colère, plus vivace que jamais, recommence à s’exprimer dans la rue. Mais la contestation spontanée et unitaire de l’automne, arc-boutée sur quelques messages-clés, comme la fin du confessionnalisme politique, cède le pas à une agitation chaotique, délétère, de plus en plus parasitée par les calculs partisans.

Il vous reste 60.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: