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Le Vatican réunit à partir de jeudi des évêques du monde entier à Rome pour une conférence consacrée aux moyens de lutter contre ces abus.
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Theodore McCarrick fut l’un des « princes de l’Eglise » catholique, l’une des figures les plus influentes de l’épiscopat américain. A 88 ans, cet ancien cardinal, archevêque émérite de Washington, n’est même plus autorisé à célébrer une messe. La congrégation pour la doctrine de la foi, le « ministère » romain chargé du respect de l’orthodoxie – qui est aussi chargé de traiter et juger les affaires de pédophilie et de violences sexuelles –, a annoncé, samedi 16 février, le renvoi de l’état clérical de ce prélat qui avait déjà dû renoncer à son titre de cardinal en juillet 2018.
Il a été reconnu coupable de « sollicitation [d’actes sexuels] en confession » et d’actes sexuels « contre des mineurs et des adultes, avec la circonstance aggravante de l’abus de pouvoir ».
Cette décision, attendue depuis des semaines, est inédite. C’est la première fois dans l’histoire moderne qu’un cardinal (le plus haut titre dans l’Eglise catholique) est défroqué pour scandale sexuel. Elle contribue à approfondir l’état de choc dans lequel se trouve l’Eglise catholique, à quelques jours d’un important sommet, à Rome, sur « la prévention des abus sexuels sur les mineurs et les adultes vulnérables ».
Après les révélations en cascade de l’été 2018 – le rapport de la justice américaine sur cinquante ans de pédophilie en Pennsylvanie, les conclusions de la commission d’enquête en Allemagne sur les affaires depuis soixante-dix ans outre-Rhin, les accusations portées contre le pontife par un archevêque de la curie –, le pape François avait pris l’initiative, en septembre, de convoquer tous les présidents de conférence épiscopale. La réunion se tiendra du 21 au 24 février en présence d’une centaine d’entre eux, de représentants du Vatican, d’experts et de victimes qui témoigneront de ce qu’elles ont enduré.
Accusations « crédibles et fondées »
L’essor et la chute de Theodore McCarrick réunissent tous les ingrédients de la crise que traverse l’Eglise. En juin, la conférence épiscopale américaine avait estimé « crédibles et fondées » les accusations d’un ancien enfant de chœur qui dit avoir été agressé par l’ecclésiastique dans les années 1970. Un peu plus tard, un autre homme a affirmé que l’ancien prélat, qui était un ami de sa famille fréquemment invité par ses parents, l’a agressé sexuellement pendant des années à partir de l’âge de 11 ans, notamment lorsqu’il l’entendait en confession. Cette accusation de pédophilie a conduit le pape François à obtenir sa sortie du collège cardinalice, en juillet.
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