Une scène de chasse vieille d’au moins 44 000 ans découverte en Indonésie

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Publié aujourd’hui à 19h00, mis à jour à 19h04

Scène de chasse datée d’au moins 44 000 ans dans une grotte de l’île indonésienne de Sulawezi. Un bovin nain local (à droite) fait face à des personnages mi-humains, mi-animaux dont certains sont reliés à lui par des lignes (lances ou cordes).
Scène de chasse datée d’au moins 44 000 ans dans une grotte de l’île indonésienne de Sulawezi. Un bovin nain local (à droite) fait face à des personnages mi-humains, mi-animaux dont certains sont reliés à lui par des lignes (lances ou cordes). Ratno Sardi

« Thérianthropes ». Ce terme désigne des dieux ou des créatures mi-animaux, mi-humains, comme certains représentants du panthéon égyptien. Une fresque découverte dans une grotte de l’île indonésienne de Sulawesi (aux Célèbes), datée d’au moins 44 000 ans, offre la première représentation connue de telles créatures : sur les parois, dont la surface se détache par feuillets, on devine au moins huit petites figures brunes stylisées évoquant des silhouettes humaines, mais dotées de traits animaux, comme une queue, un museau allongé ou un bec. Certaines sont reliées par des lignes à des animaux plus grands qui ressemblent à des cochons sauvages et à des buffles nains, aux cornes pointés vers l’arrière – deux espèces bien réelles de la faune locale.

Détail du thérianthrope n°1, interprété comme une figure humaine dotée d’une queue. Le contraste a été artificiellement poussé pour faire ressortir le dessin.
Détail du thérianthrope n°1, interprété comme une figure humaine dotée d’une queue. Le contraste a été artificiellement poussé pour faire ressortir le dessin. Ratno Sardi

« C’est une scène de chasse, vraiment exceptionnelle », indique Maxime Aubert, archéologue à la Griffith University de Brisbane (Australie), premier auteur d’un article publié le 12 décembre dans la revue Nature et décrivant la découverte. A ce jour, le plus ancien exemple de thérianthrope était une statuette d’ivoire de mammouth vieille de 40 000 ans, trouvée en Allemagne, l’homme-lion de Hohlenstein-Stadel. Mais sur les parois des grottes occidentales, il faut, selon les auteurs de l’étude, attendre plus de 20 000 ans pour retrouver une sorte d’homme-oiseau faisant face à un bison qu’il aurait préalablement blessé avec une lance. Cette scène se trouve à Lascaux, où les plus anciennes représentations sont estimées à 22 000 ans.

Grenier accessible avec une échelle ou une liane

Le panneau de la grotte de Leang Bulu Sipong 4 fait donc reculer considérablement dans le temps la naissance d’un art narratif mettant en jeu des créatures surnaturelles : « Tous les éléments-clés de ce qu’on croyait être né d’une évolution progressive, depuis des formes géométriques élémentaires ou de simples mains appliquées sur la paroi, vers le figuratif, sont déjà là, au service d’une histoire, il y a plus de 44 000 ans, souligne Maxime Aubert. L’ensemble doit avoir une source plus ancienne, soit en Asie, soit en Afrique. » Il note aussi des correspondances avec l’art pariétal australien, non daté.

Panorama de la scène de chasse, en fausse couleur, avec le relevé permettant de visualiser les personnages et animaux.
Panorama de la scène de chasse, en fausse couleur, avec le relevé permettant de visualiser les personnages et animaux. Adam Brumm, Ratno Sardi, Adhi Agus Oktaviana

Comment interpréter cette scène ? Les figures thérianthropiques pourraient-elles représenter des hommes dissimulés derrière des masques ou des camouflages ? Il serait assez peu probable que des chasseurs aient choisi de se déguiser en oiseaux, des animaux bien plus petits, pour tromper leurs proies, écrivent les chercheurs dans Nature. Manifestation chamanique, témoignage d’un sentiment profond d’appartenance à la nature, mythe mis en images, scène de tentative de domestication ? Les chercheurs se gardent bien de trancher.

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