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DANISH SIDDIQUI / REUTERS
ReportageRéservé à nos abonnés
Danish Siddiqui, photographe de l’agence de presse Reuters, est allé chez les hommes, femmes et enfants qui ont perdu la vie durant les attentats du 21 avril au Sri Lanka.
La petite ruelle de Colombo, où Bevon, neuf ans, jouait avec ses frères Clavon, six ans, et Avon, le tout dernier âgé de onze mois, est murée dans le silence. Les trois enfants ont été fauchés avec tous les membres de leur famille par les attentats perpétrés au Sri Lanka le 21 avril.
Ce dimanche de Pâques, plusieurs commandos terroristes attaquent huit sites, dont plusieurs églises chrétiennes. C’est dans l’église catholique Saint-Sébastien à Negombo, au nord de Colombo, qu’aura lieu l’attaque à la bombe la plus meurtrière, qui fera près de 100 victimes.
Le photographe Danish Siddiqui a rencontré les survivants de ces attentats revendiqués par l’organisation Etat islamique et visité les domiciles des victimes ainsi que les lieux qu’ils fréquentaient. Parmi eux, le mari et les deux filles de Chandima Yasawardheena. Des semaines après l’attentat de Negombo, le cartable de la plus jeune est toujours posé sur son lit. « Je n’accepte pas que mes filles soient parties », avoue-t-elle.
Chez Priyantha Jayakody, à Negombo, une machine à coudre, bobines en place, repose dans le salon. Ce matin-là, il n’a pas pu se rendre à la messe de l’église Saint-Sébastien à cause de sa blessure au pied, mais il écoutait le sermon par la fenêtre ouverte de son appartement. Quand il a entendu l’explosion, il s’est précipité dans les escaliers avec ses béquilles et a percuté la foule qui s’échappait de l’église. Sa femme, Kritika, a été tuée. Son fils de 17 ans est toujours en soins intensifs.
Une cuisine où l’on vient de finir la vaisselle, un lit défait, un scooter parqué devant une maisonnette… Dans les photos de Danish Siddiqui, on devine les détails des vies interrompues par l’attentat. Et la douleur de ceux qui ont survécu.
Venu de l’étranger pour les funérailles d’une famille de cinq personnes, un proche compte vider leur maison désormais abandonnée à Negombo : « Nous allons donner toutes leurs affaires et fermer la maison à clé. »
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