une lente descente dans l’enfer du Brexit

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La première ministre britannique aura multiplié les erreurs dans la négociation de la sortie de l’UE, au point d’en retarder l’échéance, tout en braquant ses soutiens parlementaires.

Par Publié aujourd’hui à 06h24

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Theresa May annonce avec émotion sa démission devant le 10 Downing Jones, à Londres, le 24 mai.
Theresa May annonce avec émotion sa démission devant le 10 Downing Jones, à Londres, le 24 mai. TOBY MELVILLE / REUTERS

« Nous vivons une époque formidable ! » Trois jours avant d’être contrainte à la démission, vendredi 24 mai, Theresa May feignait encore de croire à l’« avenir magnifique qui attend le Royaume-Uni » après le Brexit. Tentant une ultime fois de convaincre l’opinion britannique des vertus de son plan « nouveau et audacieux » pour sortir de l’Union européenne (UE), elle implorait les députés de cesser d’y faire obstruction.

Jusqu’au bout, la fille de pasteur anglican parvenue au 10 Downing Street un peu par hasard dans la panique qui a suivi le non à l’UE du 23 juin 2016, aura déconcerté tous les observateurs par sa faculté à nier la réalité.

Lire aussi : Les Européens entre amertume et fatalisme après le départ de Theresa May

Trois votes négatifs à Westminster ne lui ont pas suffi pour comprendre qu’il fallait tenter autre chose, expliquer aux Britanniques pourquoi la sortie de l’UE n’était pas la promenade de santé promise par certains de ses ministres. Contre l’évidence, ces derniers jours, elle a cru qu’elle pouvait arracher un vote de dernière minute sur le Brexit et empêcher ainsi la tenue des élections européennes.

En pure perte. Ce scrutin, organisé jeudi 23 mai au Royaume-Uni mais dont les résultats ne seront connus que dimanche soir, devrait se traduire par une humiliation suprême pour celle dont la vie entière semble vouée au parti conservateur : le plus faible score des tories depuis leur fondation, en 1834.

Longtemps, le fort caractère de l’ancienne ministre de l’intérieur de 62 ans, son opiniâtreté, sa bravoure dans l’adversité, sa faculté à relever la tête après chaque camouflet, ont fait illusion et forcé l’admiration. Que cette femme de tête discrètement pro-européenne ait accepté de relever le défi du Brexit après que les matamores qui l’avaient ardemment défendu – Boris Johnson et Michael Gove – eurent déserté, renforçait l’image de « Theresa-Mère Courage ».

Impossibilité de la tâche

Mais, en trois années de pouvoir, la dirigeante s’est révélée être non seulement aveugle face à la réalité, mais bornée, incapable d’écouter, dénuée de la moindre conviction à propos de l’UE et agissant sans cesse à contretemps. Comme si la ténacité masquait l’étroitesse de vue, comme si le sens du devoir cachait de la vanité, et la résilience un entêtement solitaire.

Le résultat est là, désastreux, d’abord pour le Royaume-Uni, mais aussi pour tout le continent : la fracture ouverte par le référendum sur le Brexit s’est infectée, libérant de forts relents nationalistes et xénophobes. L’incapacité à mettre en œuvre le divorce avec l’UE nourrit le dégoût de la politique, le mépris des politiciens et le retour de l’extrême droite.

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