une fois de plus, c’est la différence du degré d’ambition entre Paris et Berlin qui est grave »

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L’échange de propositions entre Emmanuel Macron et la nouvelle patronne de la CDU, par tribunes interposées, révèle un fossé entre l’ambition européenne de la France et celle de l’Allemagne, estime l’éditorialiste au « Monde » Sylvie Kauffmann.

Publié aujourd’hui à 06h16, mis à jour à 06h16 Temps de Lecture 4 min.

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La présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, à Hambourg, en décembre 2018.
La présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, à Hambourg, en décembre 2018. MARKUS SCHREIBER / AP

Chronique. Deux pays, deux leaders politiques, deux textes. Un sujet qui leur est cher, voire vital : l’Europe. Un échange dans lequel on aimerait lire l’espoir d’un sursaut commun.

Depuis que la présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, alias « AKK », a répondu, dimanche 10 mars, à la « Lettre aux citoyens d’Europe » du président Emmanuel Macron, experts, commentateurs et diplomates passent les deux tribunes au peigne fin. Certains y voient des divergences fondamentales, doublées d’une douche froide toute germanique sur des ambitions françaises démesurées ; d’autres perçoivent dans les points de convergence les bases d’un débat prometteur.

Pourquoi l’interprétation est-elle si difficile ? Parce que les deux textes offrent deux visions différentes de l’Europe. Surprise, surprise : l’une est française, l’autre est allemande.

La vision offerte par Emmanuel Macron est celle d’une Europe-puissance – une vraie, pas « une puissance de second rang ». C’est un concept stratégique, imposé par le nouveau contexte mondial, celui de la rivalité de trois grands pays : Etats-Unis, Chine, Russie.

Le système multilatéral est en voie d’effondrement. Faute de se donner les moyens d’être elle-même un acteur dans cette compétition, l’Europe ne sera plus qu’une proie. Quelle tâche incombe donc à cet acteur européen ? Celle de « défendre son modèle », répond M. Macron. Ce modèle n’est ni plus ni moins que la « civilisation européenne », dont il faut « réinventer les formes, politiquement et culturellement, dans un monde qui se transforme ». Cette Europe-là « est une avant-garde », porteuse des « normes du progrès ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Dans sa lettre aux “citoyens d’Europe”, Macron fait table rase des formats existants dans l’UE »

L’Europe-puissance sera protectrice

Inutile de prendre un avion pour Berlin pour observer les soupirs condescendants et les yeux levés au ciel de nos voisins allemands à la lecture de tant de grandiloquence : on les devine sans peine. Après tout, c’est un chancelier allemand, Helmut Schmidt, qui conseilla un jour : « Si vous avez une vision, consultez un médecin. »

Qu’importe, le Français persiste et signe : l’Europe-puissance sera protectrice. Elle doit protéger la démocratie, les frontières, les entreprises, les valeurs, le climat, les travailleurs. Cette mission passe, naturellement, par la solidarité. Liberté, égalité, fraternité : si c’est bon pour les Français, cela vaut aussi pour les autres Européens.

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