une « enquête disciplinaire » ouverte contre un opposant à Xi Jinping

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L’ancien magnat de l’immobilier Ren Zhiqiang, ici le 3 décembre 2012, a été placé sous enquête disciplinaire par le Parti communiste pour des propos critiques à l’encontre de Xi Jinping.
L’ancien magnat de l’immobilier Ren Zhiqiang, ici le 3 décembre 2012, a été placé sous enquête disciplinaire par le Parti communiste pour des propos critiques à l’encontre de Xi Jinping. AP

La nouvelle est tombée, mardi 7 avril, quelques heures avant le déconfinement de Wuhan : Ren Zhiqiang, l’un des derniers membres de l’élite chinoise à oser critiquer Xi Jinping, a été placé sous « enquête disciplinaire » par la commission de discipline du Parti communiste pour de « graves violations à la discipline du parti et à la loi ». Cet ancien magnat de l’immobilier avait disparu le 12 mars, ainsi que son fils et son assistant, après avoir publié en ligne un article au vitriol comparant implicitement Xi Jinping à un « clown assoiffé de pouvoir », à un « empereur nu » ainsi qu’au dictateur roumain Nicolae Ceausescu à la fin de son règne.

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Ce long texte était une analyse extrêmement critique de la visioconférence exceptionnelle sur le Covid-19 que Xi Jinping a présidée le 23 février et à laquelle ont participé pas moins de 170 000 responsables communistes. Selon Ren Zhiqiang, cette vidéoconférence, loin de permettre l’émergence de questions sur la responsabilité des dirigeants – et notamment du premier d’entre eux – dans la crise sanitaire en cours, n’a été qu’un exercice d’autosatisfaction. « Ce ne sera peut-être pas aujourd’hui mais tôt ou tard il faudra que le Parti paie sa dette au peuple », écrit-il.

« Ren le canon »

Ren Zhiqiang rappelle, entre autres, que, durant les premiers jours de janvier, le journal télévisé national a à plusieurs reprises dénoncé ces « habitants de Wuhan qui répandent de fausses rumeurs ». Depuis, chacun sait qu’il s’agissait de médecins, qui, trois semaines avant les autorités, s’inquiétaient de la propagation du virus entre humains mais que le pouvoir politique a voulu faire taire.

Agé de 69 ans, Ren Zhiqiang fait, comme Xi Jinping, partie des princes rouges, ces fils de hauts responsables politiques du temps de Mao Zedong. Son père, Ren Quansheng, a été vice-ministre du commerce. Evidemment membre du Parti communiste, Ren Zhiqiang a longtemps présidé le groupe immobilier public Hua Yuan Property. Selon un article du China Daily de 2010, il fut même, en 2009, le patron chinois le mieux payé du secteur étatique.

L’homme se décrit toutefois comme un disciple de Milton Friedman et de Friedrich Hayek, deux figures du libéralisme américain, et n’hésite pas à croiser le fer avec d’importants responsables politiques chinois. Il quitte ses fonctions en 2014. Mais, à cette époque, les Chinois le connaissent pour une autre de ses activités : le blog qu’il tient depuis 2010 et qui lui valent le surnom explicite de « Ren le canon » – pour tirer à boulets rouges sur ses cibles. Pas moins de 37 millions de Chinois s’en délectent. En 2011, l’intelligentsia n’hésite pas à traverser le pays pour assister aux conférences qu’il organise à Pékin autour des œuvres d’Alexis de Tocqueville ou de Hannah Arendt.

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