Une cérémonie pour enterrer enfin les disparus de la « Minerve »

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Les familles se sont recueillies à Toulon samedi avant d’aller en mer dimanche avec un navire de la marine nationale au-dessus de l’épave

Par Publié aujourd’hui à 21h32

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Les familles des marins de la « Minerve » devant le mémorial des sous-mariniers de Toulon, samedi 14 septembre 2019.
Les familles des marins de la « Minerve » devant le mémorial des sous-mariniers de Toulon, samedi 14 septembre 2019.

Des cris d’enfants percent le silence, et même les klaxons trop forts d’un mariage à proximité. Mais dans le groupe compact des qui se tient face à la mer, c’est le silence, les larmes.

Devant le mémorial des sous-mariniers de Toulon, samedi 14 septembre, l’heure, enfin, est au deuil : dans la chaleur lourde de la fin de l’été, on honore comme il se doit les 52 disparus de la Minerve, coulée au large de la ville le dimanche 27 janvier 1968 lors d’un entraînement et retrouvée le 22 juillet 2019 après cinquante et un ans de silence par 2 300 mètres de fond.

Dans quelques heures, dimanche matin, leurs familles embarqueront à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, que l’armée a mis à disposition pour que tous puissent aller jeter une rose sur la sépulture marine. Il fallait ce gros navire, la petite frégate prévue au départ n’était évidemment pas suffisante pour accueillir 250 personnes venues de toute la France se recueillir. Jean-Marc Meunier, dont le frère François était missilier à bord, a entraîné 31 membres de sa famille avec lui. Il attendait ce moment « depuis si longtemps ».

Souvenirs d’une jeune épouse

Josianne était la toute jeune épouse de l’opérateur radio du sous-marin, Bernard Helmer, 21 ans à peine. Ils s’étaient mariés six mois plus tôt. Elle est venue d’Alsace avec toute la famille, qui n’a jamais cessé de l’entourer. « Bernard était très beau. Quelques jours avant la disparition, je m’étais glissée à bord du bateau avec la complicité de ses amis pour lui faire une surprise. Ils étaient en escale à Nice. Je me souviens de tout ».

Francis, le cousin aujourd’hui septuagénaire, a lui aussi roulé depuis Thionville pour rejoindre la cérémonie. « J’ai toujours regretté Bernard », confie-t-il les yeux mouillés. « Le président de la République avait dit à l’époque que ces marins sacrifiés avaient fait leur devoir. Mais pour les parents, il n’y avait plus de fils ». Le père de Bernard était mineur de fond. « Souvent ce sont les enfants de familles pauvres qui entrent dans l’armée. C’est aussi quelque chose qui me serrait le cœur. »

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Une cérémonie qui ravive les larmes

Les frères, les veuves devenues de frêles femmes âgées soutenues par leurs petits-enfants, les fils et filles de la Minerve se serrent, il n’y a pas assez de chaises pour la foule sur la pelouse. Hervé Fauve, le fils du commandant, prend la parole pour évoquer la solitude et la résignation de ce demi-siècle pendant lequel la marine nationale a opposé le secret-défense aux questions des proches. « Le plus dur fut d’exposer notre douleur aux yeux de tous », rappelle-t-il. Puis, lors du cinquantenaire de l’accident, les familles ont obtenu l’ouverture des archives, et la reprise des recherches. Retrouver l’épave, « le seul bâtiment des marines occidentales dont les marins manquaient à l’appel », fut une nouvelle « inimaginable ».

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