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RécitRéservé à nos abonnés
La saga du Brexit, acte 2/3. Au début de 2016, les partisans du Brexit se lancent dans une campagne acharnée, révélatrice des fractures du pays. De nouveaux personnages entrent en scène, dont Boris Johnson, le fantasque maire de Londres.
La foule s’est massée devant une jolie maison, dans le quartier bobo d’Islington, dans le nord de Londres. Perchés sur des escabeaux, les reporters brandissent leurs caméras. Au premier rang, s’alignent les journalistes vedettes des trois principales chaînes de télévision nationales. Ce dimanche 21 février 2016, tous les médias du pays paraissent concentrés sur cette élégante porte noire. La veille, après ses trente heures de négociations à Bruxelles, le premier ministre conservateur, David Cameron (DC), a lancé officiellement la campagne pour le référendum sur l’Europe, programmé le 23 juin, et le moins que l’on puisse dire est que les choses ont mal démarré…
Cent quarante parlementaires de son propre parti et 6 de ses ministres sur 32 ont annoncé qu’à l’inverse de lui, ils soutiendraient le Brexit. Ami du couple Cameron, le secrétaire d’Etat à la justice Michael Gove ne le suivra pas non plus. « Tu appelles ça un accord, Dave ? », ironise le Daily Mail, en moquant les acquis contre les migrants européens que Cameron a présentés comme de grandes avancées. Mais celui que tout le monde attend, devant cette porte noire, c’est Boris Johnson, 51 ans, maire de Londres, député et formidable comédien.
Avec sa tignasse blonde et sa façon d’être toujours fagoté comme l’as de pique, « Bojo », ainsi que les Anglais le surnomment, est une figure particulière dans les rangs conservateurs. Un vrai bourgeois-bohème, libéral, libertaire, excentrique et populaire. Sur le papier, il ressemble à David Cameron, dont il a exactement le même parcours scolaire, si typique de la haute société anglaise : à Eton et Oxford, « Bojo » était d’ailleurs l’un des camarades de « DC ». Pour le reste, il peut être beaucoup plus drôle et bien plus dilettante.
Son père a longtemps été député européen, écolo avant l’heure, et sa mère est la fille d’un ancien président de la Commission européenne des droits de l’homme. Cela ne l’a pas rendu europhile pour autant.
Margaret Thatcher adorait les articles grinçants contre Bruxelles qu’il écrivait à ses débuts comme journaliste. Dans le Telegraph de la fin des années 1980, il a lancé la mode de l’europhobie militante qui a fait florès dans les tabloïds, mensonges grossiers inclus. A la tête de la mairie de Londres, ses initiatives, notamment en faveur des financiers de la City, l’ont classé parmi les libéraux intransigeants. Il est imprévisible, endurant (il a survécu à plusieurs scandales) et fantasque. Les journalistes qui patientent dans le froid d’Islington, ce dimanche d’hiver, savent que ses déclarations feront sensation.
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