« Un super-réseau électrique mondial, une des composantes des “nouvelles routes de la soie” »

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La technologie courant continu ultra-haute tension (CCUHT) est en passe de révolutionner le transport d’électricité. Maîtrisée par la Chine, elle peut redistribuer les cartes de la géopolitique énergétique mondiale, note Alex Menu, cadre chez RTE.

Publié aujourd’hui à 14h00 Temps de Lecture 2 min.

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« La volonté chinoise de construire un réseau électrique mondial se double de nombreuses acquisitions de compagnies locales menées par l’entreprise d’Etat State Grid Corporation » (Barrage des Trois-Gorges, sur le fleuve Yangzi, en Chine, en 2014)
« La volonté chinoise de construire un réseau électrique mondial se double de nombreuses acquisitions de compagnies locales menées par l’entreprise d’Etat State Grid Corporation » (Barrage des Trois-Gorges, sur le fleuve Yangzi, en Chine, en 2014) STR / AFP

Tribune. L’avancée chinoise dans le domaine de l’ultra-haute tension en continu (CCUHT, courant continu à ultra-haute tension [en anglais Ultra-High-Voltage Direct Current ou UHVDC]) répond d’abord au problème posé par la géographie du pays. Au nord, à l’ouest et au centre, les grands barrages et les régions ensoleillées sont propices aux énergies renouvelables, alors que l’essentiel de la population réside sur les côtes, à l’est et au sud du pays. Entre les deux, plusieurs milliers de kilomètres. La technologie CCUHT s’est rapidement imposée pour les mégaprojets chinois puisque ces lignes sont susceptibles de transporter l’électricité sur 2 000 km de distance avec simplement 7 % de pertes. Ainsi, 40 000 km de lignes à ultra-haute tension sont déjà installées en Chine, transportant 160 GW d’électricité.

Un barrage chinois produisant 1 kWh à 3 centimes d’euros serait capable d’acheminer de l’électricité en Europe pour un prix de revient de 6 à 7 centimes. Le coût moyen du kWh en France, pour les particuliers, est de 15 centimes d’euros

Fort de son expérience, l’empire du Milieu cible des horizons plus lointains et ambitionne de bâtir un « super réseau électrique mondial » (« strong smart grid » en anglais). C’est une des composantes des « nouvelles routes de la soie », qui cherche à construire un réseau de communication reliant l’Europe et la Chine à travers l’immense plaque eurasiatique. Si l’électricité devient, comme le charbon ou le pétrole, une énergie exportable, pourquoi ne pas mailler l’infrastructure de lignes à ultra-haute tension ?

Un barrage chinois produisant 1 kWh à 3 centimes d’euros serait capable d’acheminer de l’électricité en Europe grâce à des lignes CCUHT pour un prix de revient de 6 à 7 centimes. A titre de comparaison, le coût moyen du kWh en France, pour les particuliers, est de 15 centimes d’euros. Si cette ambition était mise en œuvre, la géopolitique mondiale en serait bouleversée.

Des contraintes technologiques

La volonté chinoise de construire un réseau électrique mondial se double de nombreuses acquisitions de compagnies locales menées par l’entreprise d’Etat State Grid Corporation, qui a investi 21 milliards de dollars au Brésil pour y devenir le leader de la production et du transport électrique. La plus grande partie des investissements concerne l’Afrique, avec trente-neuf projets d’infrastructures énergétiques. State Grid Corporation pourrait notamment développer un projet de 2,8 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros) pour construire un important réseau électrique dans les pays du sud de l’Afrique. L’entreprise est également active en Europe, au Portugal, en Italie et en Grèce.

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