Un projet de réforme du code pénal provoque la colère des étudiants indonésiens

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Des milliers d’étudiants manifestent dans tout le pays contre des projets de lois prévoyant une peine de six mois de prison pour les relations sexuelles hors mariage et l’affaiblissement des pouvoirs de l’agence anticorruption.

Par Publié aujourd’hui à 10h11

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Lors d’une manifestation à Kendari, dans la province de Sulawesi du Sud-Est, le 26 septembre.
Lors d’une manifestation à Kendari, dans la province de Sulawesi du Sud-Est, le 26 septembre. ANTARA FOTO / REUTERS

La colère des étudiants indonésiens qui manifestent, parfois violemment, depuis le début de semaine dans une dizaine de villes, augure mal du second mandat du président Joko Widodo et cristallise la grogne de nombreux citoyens sur deux fronts : un projet de réforme du code pénal contre les relations sexuelles hors mariage, ainsi qu’une loi prévoyant une restriction des pouvoirs de la très populaire agence anticorruption.

Les manifestations étudiantes qui ont eu lieu d’ouest en est de l’archipel, depuis Padang, à Sumatra, jusqu’à Makassar, dans l’île orientale de Sulawesi, en passant par la capitale, Djakarta, et la ville de Bandung, dans l’ouest de Java, illustrent l’ampleur des mécontentements. A Djakarta, plusieurs centaines de manifestants ont été interpellés, mercredi 25 septembre, à l’issue de combats de rues entre des étudiants lançant des cocktails Molotov, et la police, répliquant à coups de gaz lacrymogènes.

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Jeudi, au quatrième jour consécutif des manifestations, un étudiant de 21 ans est mort dans la ville de Kendari (Sulawesi), première victime des troubles après que le Parlement local eut été envahi par les émeutiers.

La mauvaise nouvelle pour « Jokowi » – le surnom du président – est qu’il est peut-être en train de perdre le soutien de certains de ceux qui l’ont élu, comme les étudiants, ces derniers ayant été nombreux à voter pour ce musulman libéral de 58 ans, premier chef de l’Etat de l’histoire de l’archipel à n’avoir jamais trempé dans les sordides affaires de l’ancienne dictature militaire (1965-1998).

Homosexualité de facto illégale

Mais le chef de l’Etat continue aussi d’être la cible de ses adversaires traditionnels, ultraconservateurs et islamistes, qui peuvent soutenir la loi liberticide sur les relations sexuelles tout en s’alarmant de l’affaiblissement de la Commission pour l’éradication de la corruption (KPK). Celle-ci s’est rendue très populaire, ces dernières années, pour avoir obtenu le limogeage de responsables politiques véreux ou d’hommes d’affaires corrompus.

Le projet de loi sur la criminalisation des relations sexuelles hors mariage, qui revient à, de facto, rendre illégaux les rapports homosexuels, choque les milieux libéraux dans le plus grand pays musulman du monde, naguère résolument séculariste, mais travaillé, depuis le début du siècle, par la montée en puissance des islamo-conservateurs.

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« Jokowi », réélu avec 55,5 % des voix au printemps, est cependant le premier à freiner des quatre fers pour empêcher que ne passe la loi réprimant la sexualité hors des liens du mariage : alors que celle-ci aurait pu être votée mardi, « Jokowi » avait prié les députés, vendredi 20 septembre, de repousser le vote à la prochaine session parlementaire. Cet article du projet de réforme mérite, a-t-il prévenu, d’être « plus profondément débattu ».

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