un plan de sauvetage pour les théâtres britanniques

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Le National Theatre, à Londres, le 3 juillet 2020. Alors qu’ils restent fermés, un collectif entoure certains théâtres britanniques d’un ruban portant l’inscription « Missing live theatre » (« Le théâtre vivant nous manque »).

Très mobilisés depuis la pandémie, mais sans réponse jusqu’alors du gouvernement de Boris Johnson, les professionnels du théâtre britannique commençaient à désespérer, alors que les mauvaises nouvelles se succédaient à un rythme alarmant. Début juillet, le Nuffield Southampton Theatres, une importante scène régionale du sud de l’Angleterre, avait confirmé sa fermeture définitive, tandis qu’une véritable institution du nord-ouest du pays, le Royal Exchange Theatre de Manchester, s’apprêtait à licencier 65 % de son personnel.

Annoncé dimanche 5 juillet dans la soirée, le plan de sauvetage à 1,57 milliard de livres sterling (1,74 milliard d’euros) du ministre de la culture, Oliver Dowden, a donc été accueilli avec un énorme soulagement. « Le plan surprend par son ambition, ma première réaction est une immense gratitude », a salué, dans le Guardian, le dramaturge James Graham (auteur de la pièce This House et scénariste du film Brexit, the Uncivil War), un des plus vibrants avocats du secteur.

« Le monde du théâtre va enfin pouvoir mieux dormir pour la première fois depuis des mois (…). Le lobbying a payé, on continue ! », s’est enthousiasmé Matt Hemley, un des rédacteurs en chef de The Stage, le journal de la profession, mobilisé pour sa survie depuis le début de la pandémie.

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Un modèle économique solide

Si près des deux tiers du plan d’aide (880 millions de livres) sont de véritables subventions, qui soulageront donc directement des trésoreries à sec, l’argent n’ira pas qu’au spectacle vivant. Il devra partager avec les autres institutions culturelles du Royaume-Uni, notamment les musées et les salles de concert. Le théâtre britannique occupe pourtant une place singulière dans le pays – et au-delà : très dynamique (y compris hors de Londres), très profitable, il s’était trouvé un modèle économique solide avant le début de la pandémie, et constituait une bonne part au soft power du pays.

« J’ai l’impression qu’à Downing Street on nous prend pour des paresseux, mais les gens du spectacle vivant sont souvent d’incroyables entrepreneurs », estime la metteuse en scène Adele Thomas

Avec de nombreuses comédies musicales à l’affiche (Matilda, Mary Poppins, Les Misérables, Harry Potter and the Cursed Child), le West End – le quartier des théâtres londonien – affichait encore des résultats florissants en 2019, avec 15,3 millions d’entrées vendues, 1 million de plus qu’à Broadway, pour un chiffre d’affaires de 800 millions de livres. « Pour une livre investie dans les théâtres, ce sont 5 livres qu’ils génèrent en retour pour le Trésor britannique », insiste Adele Thomas, metteuse en scène d’opéra. La jeune femme, qui a monté Berenice, d’Haendel, pour le Royal Opera House en 2019, fait partie d’un groupe d’artistes free-lance qui ont multiplié les SOS au gouvernement ces derniers mois (70 % des 290 000 travailleurs du secteur sont en free-lance).

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