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Deux politologues, Zaki Laïdi (France) et Yves Tiberghien (Canada), et un économiste, Shumpei Takemori (Japon), plaident dans une tribune au « Monde » pour une alliance politique entre l’Union européenne et les pays du partenariat trans-Pacifique pour contrer les effets délétères du conflit sino-américain
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Tribune. Grâce aux efforts de la présidence japonaise, le sommet du G20 d’Osaka a réussi à éviter le pire. Sur le plan commercial, le communiqué final parle de maintenir un système commercial ouvert. Il fait par six fois référence au rôle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Enfin, le fait que, en parallèle du G20, les Etats-Unis et la Chine soient convenus d’un armistice et que l’Union européenne (UE) ait annoncé la signature coup sur coup de deux accords commerciaux avec le Vietnam et le Mercosur, illustre la volonté de bon nombre d’acteurs du système international de ne pas se succomber aux pièges du protectionnisme.
Pour autant, aucun problème de fond n’est réglé. Tant que le conflit sino-américain perdurera, le risque est grand de voir les questions commerciales prises en otage par les questions de sécurité. La tension sino-américaine a d’ores et déjà des implications très importantes sur le ralentissement des échanges et sur l’accroissement des distorsions commerciales au sein du G20. Il y a là une forme de contagion protectionniste préoccupante. Cela illustre la difficulté croissante qu’a le G20 à jouer son rôle de régulateur, d’autant qu’aux enjeux commerciaux s’ajoutent d’autres remises en cause du multilatéralisme comme le retrait américain de l’accord de Paris sur le climat ou de l’accord nucléaire sur l’Iran.
Enfin, même si le rôle de l’OMC a été réaffirmé à Osaka, rien n’indique que l’on s’oriente vers une sortie de crise du mécanisme d’appel de l’OMC, qui pourrait cesser de fonctionner en décembre 2019. Inquiets de la dégradation de la régulation internationale, un certain nombre de pays commencent à exprimer la volonté de reprendre l’initiative pour ne pas apparaître comme les acteurs impuissants de la situation. Ils veulent surtout protéger la communauté internationale contre les jeux de pouvoir entre des grandes puissances qui peuvent être tentées de substituer la force à la norme.
Un mécanisme de règlement des différends accepté de tous
Ces pays ou groupes de pays, parmi lesquels on trouve le Japon mais aussi l’Union européenne ou le Canada, sont également soucieux de prendre en charge la régulation de tous les problèmes du XXIe siècle, problèmes que l’on appelle dans le jargon commercial les « beyond the border issues ».
Car même si les questions de tarifs douaniers occupent beaucoup d’espace aujourd’hui à cause du conflit sino-américain, le fond de l’affaire et que ce sont toutes les questions réglementaires qui deviennent centrales dans le commerce mondial : protection des investissements, droit des Etats à choisir leurs politiques publiques, limitation des subventions étatiques, respect des règles de la propriété intellectuelle, compatibilité du commerce avec la préservation de l’environnement, accès équitable aux marchés publics nationaux, respect des normes sociales fondamentales, régulation du e-commerce et de la circulation des données – un sujet sur lequel le Japon a fait d’importantes propositions.
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