un livre-enquête sur le sous-marin perdu corps et biens en 1968

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« Retrouver la « Minerve » », d’Hervé Fauve et Léonard Lièvre, éd. Konfident, 272 p., 19,50 euros.
« Retrouver la « Minerve » », d’Hervé Fauve et Léonard Lièvre, éd. Konfident, 272 p., 19,50 euros.

Livre. Une collision avec un autre navire : telle est la raison, jamais évoquée par le ministère de la défense, pour laquelle a coulé la Minerve. Le 21 juillet 2019, après un demi-siècle d’abandon à l’obscurité, le sous-marin français a été retrouvé gisant au fond de la Méditerranée, face à Toulon. Au terme d’un demi-siècle de silence imposé par les autorités, les familles ont pu rendre hommage à leurs 52 proches, en mer.

Leur fin tragique est reconstituée par l’enquête du fils du commandant du navire, Hervé Fauve, qui publie Retrouver la Minerve, ouvrage coécrit avec le journaliste Léonard Lièvre. Hervé Fauve a interrogé de nombreux experts et scruté avec eux les photographies de l’épave prises à 2 000 mètres de profondeur, au cours de cet été 2019, par une société américaine.

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On pensait jusqu’alors le sous-marin victime d’une avarie de barre ou d’une entrée d’eau par le schnorchel. Telles étaient du moins les deux hypothèses retenues jusqu’alors par la marine nationale. Il a été « éperonné », son kiosque comme « scalpé » par un bateau inconnu naviguant en surface. L’abordage de la Minerve, dont les traces sont visibles sur la tôle reposant au fond de l’eau, a été suivi d’une explosion. Le moment fut terrible. « L’équipage a réagi, c’est évident. Mais ils n’ont pas réussi à s’en sortir », affirme un expert. « Certains ont dû voir la mort se rapprocher quand ils étaient entraînés vers le fond », estime Hervé Fauve.

Dans l’ambiance pesante du gaullisme finissant

Le livre répondra aux questions des passionnés d’histoire navale ; il pourra aussi intéresser les néophytes à la manière d’un roman policier. Le 27 janvier 1968, dans l’ambiance pesante du gaullisme finissant, la perte du navire fut un événement national. Quand le général de Gaulle a plongé dans le sous-marin jumeau de la Minerve, l’Eurydice, la France a pensé qu’il voulait ainsi rendre hommage aux disparus.

En fait, confiera l’ancien premier ministre Pierre Messmer en 2003, « le président de la République menait lui-même son enquête pour tenter d’en savoir plus ». De Gaulle lui avait dit : « Je ne comprends pas cette affaire. »

Les silences de l’armée, le désintérêt total des autorités pour les familles jusqu’en 2018 en feront une tragédie intime. La marine n’a jamais voulu communiquer. La chappe de plomb s’abat dès la nuit du drame. L’opérateur radio Gérard Ampen prend la permanence à la base de Toulon, tordu d’angoisse pour son petit frère Pierre qui est à bord. « On ne lui dit rien. Ni son chef ni aucun autre n’ont un mot d’explication, un geste de réconfort pour le frère de l’un de ceux que la marine, pourtant, recherche. »

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