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A moins de deux mois de l’élection présidentielle du 3 novembre, les ennuis s’accumulent pour Donald Trump. Mercredi, des enregistrements ont révélé qu’il avait volontairement « minimisé » l’épidémie de Covid-19 et dans la soirée, dans une plainte, Brian Murphy, un responsable des renseignements américains, accusait la Maison Blanche de lui avoir ordonné de cesser de faire remonter des informations sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle.
Cette plainte a été rédigée dans le cadre d’une procédure de « lanceur d’alerte », un format qui permet à un fonctionnaire normalement soumis à la confidentialité de faire connaître des agissements manifestement illégaux.
« Mi-mai 2020, Chad Wolf [secrétaire à la sécurité intérieure des Etats-Unis] a demandé à M. Murphy d’arrêter de faire remonter des rapports du renseignement sur la menace d’une interférence russe aux Etats-Unis, et à la place d’informer sur les interférences de la Chine et de l’Iran », écrit le lanceur d’alerte dans une plainte déposée en son nom par l’inspecteur général du ministère de la sécurité intérieure. « M. Wolf a déclaré que ces instructions venaient directement du conseiller à la sécurité nationale, Robert O’Brien », ajoute le document.
Selon la plainte, il a été également demandé à M. Murphy de modifier un document officiel du renseignement américain sur les suprémacistes blancs « pour atténuer la dangerosité de cette menace et pour inclure des informations sur l’importance de groupes violents d’extrême gauche ».
La Maison Blanche a réagi en déclarant que M. O’Brien n’avait jamais cherché à dicter les priorités des services de renseignement à propos de l’élection ou de tout autre dossier. M. Murphy, qui était responsable des questions du renseignement au sein du ministère de la sécurité intérieure, a été relégué à un poste moins important en août, en raison de son refus de céder aux pressions de sa hiérarchie, affirme-t-il.
L’ingérence russe
Selon les agences de renseignement américaines, la Russie a interféré dans l’élection américaine de 2016, au profit du républicain Donald Trump, dont l’équipe de campagne a été accusée de collusion avec Moscou.
Au terme d’une longue enquête qui a empoisonné la première moitié du mandat du milliardaire new-yorkais, le procureur spécial Robert Mueller avait expliqué ne pas avoir trouvé de « preuves suffisantes » d’une entente entre la Russie et l’entourage du candidat Trump, mais avait décrit une série de pressions troublantes exercées sur son enquête.
Toujours selon les agences de renseignement, il y a des risques que la Russie interfère encore dans l’élection de novembre 2020. L’administration Trump, dont l’Iran est la bête noire et qui est engagée dans un conflit diplomatique, économique et technologique avec la Chine, a été accusée par ses détracteurs de manquer de fermeté face à la Russie de Vladimir Poutine.
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