Un journal de Berlin confronté au passé de son propriétaire, ancien agent de la Stasi

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Le journal, autrefois organe du parti au pouvoir en RDA, a promis de mener une enquête approfondie sur son nouveau propriétaire, qui fut l’un des « collaborateurs informels » de la Stasi, la police politique de l’ex-Allemagne de l’Est.

Par Publié aujourd’hui à 01h33

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Holger Friedrich le 11 novembre à Berlin.
Holger Friedrich le 11 novembre à Berlin. BRITTA PEDERSEN / PICTURE ALLIANCE/ DPA / AP IMAGES

LETTRE DE BERLIN

Comme l’ensemble de la presse allemande, et même davantage comme on peut le deviner à son nom, la Berliner Zeitung a largement couvert le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Ce que ses employés ne pouvaient pas imaginer, en revanche, c’est la façon dont ce passé allait se rappeler à eux, bien au-delà des seules colonnes du journal. Vendredi 15 novembre, le quotidien Die Welt révélait ainsi que le nouveau propriétaire du quotidien berlinois avait été un agent de la Stasi, la police politique de l’ex-République démocratique allemande (RDA).

C’est en septembre que Holger Friedrich, 53 ans, et son épouse, Silke, 47 ans, ont racheté le groupe de presse Berliner Verlag, dont la Berliner Zeitung, tirée à environ 85 000 exemplaires par jour, est le vaisseau amiral. A l’époque, l’affaire avait déjà fait un peu de bruit : depuis une dizaine d’années, Berliner Verlag était dans le giron du groupe DuMont, un des empires de la presse allemande, fondé au XIXe siècle et basé à Cologne. Et voilà qu’il se retrouvait entre les mains d’un couple de millionnaires d’une cinquantaine d’années ayant fait fortune dans la high-tech mais sans expérience dans la presse écrite ni goût particulier pour les journaux.

Quand le Spiegel, fin septembre, a demandé aux époux Friedrich s’ils avaient lu la Berliner Zeitung ces dernières années, leur réponse a tenu en trois lettres : non. En tout cas pas depuis qu’ils sont revenus vivre à Berlin, en 2005, après un séjour d’un an à Londres.

Employés déroutés

Un mois et demi après cette arrivée déconcertante à la tête du groupe Berliner Verlag, Holger et Silke Friedrich ont un peu plus dérouté leurs employés et leurs lecteurs avec l’éditorial qu’ils ont signé dans la Berliner Zeitung, le 8 novembre, sous le titre : « Ce que nous voulons ».

Long de deux pages, ce texte aura permis d’en savoir un peu plus sur les idées politiques des deux époux, revendiquant à la fois fièrement leur identité d’Ossis (Allemands de l’Est) tout en s’assumant sans rougir comme de purs capitalistes.

On y apprenait notamment l’indignation que leur inspire la diplomatie allemande qui, en refusant de « saisir la main tendue par Vladimir Poutine » au début des années 2000, aurait indirectement encouragé le président russe à annexer la Crimée, en 2014.

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Ou encore « la gratitude » qu’ils ont à l’égard d’Egon Krenz, l’homme qui succéda à Erich Honecker à la tête de la RDA, en octobre 1989. Un homme « dont la grandeur fut alors de ne pas recourir à la violence » et qui, « en prenant personnellement cette décision, a permis à des millions de personnes de disposer de leur destin en leur permettant de vivre de façon positive, comme nous, aujourd’hui, qui pouvons publier ce texte dans ce journal ».

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