« Un fonds de relance est nécessaire, pas dans n’importe quelles conditions »

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Ministre suédoise des finances depuis 2014, la sociale-démocrate Magdalena Andersson avait assumé, en mars 2017, que son pays, membre de l’Union européenne depuis 1994, soit « le plus radin de l’UE ». Une phrase, répétée depuis comme un mantra par Mme Andersson et le premier ministre, Stefan Löfven, dont le gouvernement, composé des Verts et des sociaux-démocrates, a poursuivi la politique d’austérité budgétaire menée en Suède depuis la crise financière du début des années 1990, qui avait laissé le royaume exsangue.

Vous vous opposez au plan de relance franco-allemand. Que lui reprochez-vous ?

Magdalena Andersson : Nous pensons que l’UE [Union européenne] a un rôle à jouer dans la relance de l’économie européenne. Nous avons déjà adopté des mesures très constructives en ce sens, avec le mécanisme de financement du chômage partiel ou la mise en place d’un fonds, géré par la banque européenne d’investissement, pour soutenir les entreprises. Nous pensons aussi qu’un fonds de relance est nécessaire. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Les chiffres qui ont été mentionnés jusqu’à présent nous semblent trop élevés. Il faut être raisonnable et réaliste, tant sur la taille, que sur les délais et les conditions de l’octroi de cette aide.

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Dans le plan que vous avez présenté avec l’Autriche, le Danemark et les Pays-Bas, vous vous opposez au principe d’une subvention, proposé par Paris et Berlin. Pourquoi ?

Je suis en effet favorable à un prêt, qui devra être remboursé par les pays qui en bénéficieront. Pour moi, c’est bien plus facile d’en expliquer le principe aux retraités suédois, qui ont payé des impôts élevés pendant de nombreuses années. Ils peuvent accepter qu’on aide les autres pays, via un emprunt. C’est différent de voir leur argent aller aux retraités espagnols ou italiens, qui n’ont pas payé d’impôts aussi élevés.

Vous trouvez que 500 milliards d’euros de subvention, proposés par Paris et Berlin (auxquels s’ajouteront 250 milliards de prêt), c’est trop ? Etant donné l’ampleur de la crise, n’est-ce pas justifié ?

Soyons clairs : le fonds, quelle que soit sa taille, ne va pas relancer l’économie européenne à lui tout seul. Même s’il est conséquent, les budgets nationaux sont et resteront bien plus importants. Le budget européen ne représente que 1 % de nos PIB nationaux. Le fonds de relance peut être un complément pour les pays les plus durement touchés, déjà fortement endettés avant la crise.

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