un ex-dirigeant d’Odebrecht confirme avoir financé les campagnes d’anciens présidents

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Jorge Barata, ancien président de l’entreprise de BTP brésilienne, a également confirmé le versement de pots-de-vin à de proches collaborateurs du président Alan Garcia, qui s’est suicidé le 17 avril.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 17h24, mis à jour à 18h01

Temps de Lecture 2 min.

L’ancien président péruvien, Pedro Pablo Kuczynski, est arrêté à Lima le 10 avril 2019 après avoir été condamné à trente-six mois de prison préventive.
L’ancien président péruvien, Pedro Pablo Kuczynski, est arrêté à Lima le 10 avril 2019 après avoir été condamné à trente-six mois de prison préventive. LUKA GONZALES / AFP

L’ex-dirigeant d’Odebrecht au Pérou, Jorge Barata, a confirmé à des enquêteurs, mardi 23 avril, que le géant brésilien du BTP, au cœur d’un scandale de corruption qui secoue la classe politique en Amérique latine, a financé les campagnes des quatre présidents ayant dirigé le pays depuis 2001, y compris Alan Garcia, qui s’est suicidé le 17 avril alors qu’il était sur le point d’être interpellé à son domicile de Lima.

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« L’information remise par Jorge Barata permet de confirmer les hypothèses d’enquête », a déclaré le procureur Rafael Vela, qui dirige l’équipe d’enquêteurs péruviens qui s’est déplacée à Curitiba, dans le sud du Brésil, pour interroger plusieurs acteurs-clés de ce dossier.

L’interrogatoire de Jorge Barata intervient dans le cadre d’un accord de coopération noué en décembre entre Odebrecht et la justice péruvienne. Selon cet accord, l’entreprise de BTP doit payer quelque 182 millions de dollars au Pérou au titre de réparations civiles, calculées sur la base des quatre offres remportées par le groupe avec le versement de pots-de-vin.

788 millions de dollars de pots-de-vin sur une décennie

Le géant brésilien a distribué pendant plus d’une décennie un total de 788 millions de dollars (697 millions d’euros) dans une dizaine de pays d’Amérique latine et d’Afrique pour remporter des contrats, selon le ministère américain de la justice. L’entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014.

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Jorge Barata a soutenu qu’Odebrecht avait financé les campagnes électorales d’Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011), à hauteur de 200 000 dollars, d’Alejandro Toledo (2001-2006), d’Ollanta Humala (2011-2016) et de Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), ainsi que celle de Keiko Fujimori, la fille de l’ancien président Alberto Fujimori (1990-2000). Tous sont inquiétés par la justice. M. Kuczynski et Mme Fujimori sont en outre en prison préventive pour trente-six mois.

Il a par ailleurs confirmé le versement de pots-de-vin à de proches collaborateurs d’Alan Garcia pour s’assurer de la construction de la ligne 1 du métro de Lima, lors de son second mandat.

Intermédiaires

Jorge Barata a cependant précisé que les candidats présidentiels et les chefs des partis n’avaient jamais demandé eux-mêmes les versements à Odebrecht, mais que l’entreprise brésilienne était passée par des intermédiaires.

Une affirmation interprétée par les dirigeants politiques concernés comme une disculpation des accusés. « Au Brésil, Barata a déclaré de manière catégorique devant les procureurs péruviens qu’Alan Garcia n’[avait] jamais demandé d’argent pour lui ou pour sa campagne, ni directement ni indirectement. C’en est fini de l’infamie… Alan est innocent ! », a publié sur Twitter Javier Velasquez, député de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA), le parti d’Alan Garcia.

Le procureur Rafael Vela a cependant nié que la déclaration de Jorge Barata blanchisse Alan Garcia. « C’est faux, ce sont des interprétations politiques éloignées de l’aspect technique », a-t-il affirmé à la presse.

Les représentants des autres anciens présidents ont pourtant fait la même analyse que les membres de l’APRA. Jorge Barata « a répété la même chose [que lors de ces précédentes dépositions] mais en rajoutant quelque chose d’important : les versements se sont faits sans que les destinataires en connaissent l’origine illicite », s’est réjoui l’avocat d’Ollanta Humala, Wilfredo Pedraza.

Angeline Montoya



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