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En Iran, les conservateurs sont bien de retour. L’ancien maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, 58 ans, est devenu, jeudi 28 mai, président du nouveau Parlement réuni la veille pour la première fois depuis les élections législatives de février. Sans surprise, il a pris la tête de l’écrasante majorité conservatrice alors sortie des urnes. Autoritaire, affairiste, pragmatique, M. Ghalibaf est un homme de son temps. Baptisé en politique à l’âge de 18 ans dans les champs de bataille désolés de la guerre Iran-Irak, au début de laquelle il s’était porté volontaire, il a atteint en quatre décennies de carrière les sphères les plus élevées de la nomenclature islamique.
Le nouveau président du Parlement vient aujourd’hui sonner avec un an d’avance la fin de l’ère Hassan Rohani, ce président issu du sérail clérical mais converti à la modération, qui s’était fait élire en 2013 puis réélire quatre ans plus tard sur des promesses de changement que l’histoire s’est ensuite chargée de trahir.
« Un technocrate »
M. Rohani, qui verra son second mandat s’achever en 2021, a demandé, mercredi, au nouveau Parlement d’agir en bonne entente avec le gouvernement. Il n’y dispose cependant que de peu d’appuis. Nombre de candidats modérés et réformateurs s’étaient vus disqualifiés par le Conseil des gardiens de la Constitution avant les élections de février. Cette institution, sous l’influence du Guide de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, avait créé au préalable les conditions de la victoire des conservateurs tandis que l’électorat de leurs adversaires, désabusé, s’était détourné des urnes. Les élections législatives de février 2020 qui ont marqué le retour en force des « durs » ont aussi enregistré le taux de participation le plus faible de l’histoire de la République islamique.
La légitimité populaire n’est pas, de toute manière, le fort de M. Ghalibaf, candidat malheureux à trois élections présidentielles depuis 2005. Il a d’autres atouts. « Ghalibaf n’est ni un religieux traditionnel, ni un idéologue fondamentaliste comme d’autres dans le camp conservateur qui reste divisé », estime Ahmad Salamatian, ancien vice-ministre des affaires étrangères de la République islamique. « Ghalibaf est un technocrate, un militaire aux penchants autoritaires avec une influence dans les milieux d’affaires. Il est déconnecté des idéaux révolutionnaires, c’est un dur, certes, mais d’une nouvelle génération », précise ce commentateur informé de la politique iranienne.
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