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L’accord trouvé entre Paris et Berlin encadre le gazoduc qui doit relier la Russie à l’Allemagne, mais ne devrait pas entraver la réalisation du projet.
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Et, à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne ? Le sujet était sur la table du Conseil européen depuis de longs mois. Vendredi 8 février, les Etats européens ont finalement trouvé un accord, à la faveur d’un compromis franco-allemand plutôt favorable à Berlin, pour une révision de la directive européenne sur le gaz, dont le véritable objet est Nord Stream 2.
Ce gazoduc, qui doit entrer en service en 2020 – les travaux ont déjà commencé en mer Baltique –, crée un vif débat au sein de l’Union européenne (UE). Il doit relier directement la Russie à l’Allemagne, en traversant les eaux territoriales de cinq pays. Le projet, d’un coût de 9,5 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros), associe le géant russe Gazprom, majoritaire, à plusieurs entreprises européennes.
Ses partisans, dont l’Allemagne et l’Autriche, estiment qu’il est nécessaire à l’approvisionnement de l’Europe. Ses opposants – la Pologne et les pays baltes, mais aussi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker –, s’inquiètent, eux, de la forte dépendance allemande au gaz russe et dénoncent le risque qu’il y a de priver l’Ukraine de recettes d’acheminement du gaz. Les Etats-Unis mènent également campagne contre le projet afin de promouvoir les livraisons de gaz américain au Vieux Continent.
Pour tenter de mieux encadrer ce type de gazoduc, la Commission a proposé, fin 2017, de réviser la directive gaz. Son texte dispose que les gazoducs en provenance des pays tiers doivent être soumis aux règles de l’UE. Or celles-ci obligent à être transparent sur les prix, à garantir un accès aux infrastructures à des tiers et à séparer les activités entre fournisseurs de gaz et gestionnaires d’infrastructures. Ce dernier point représente une menace sérieuse pour Gazprom.
Opposition de la Pologne et des pays baltes
Le document oblige par ailleurs les Etats souhaitant engager des négociations avec un pays tiers à notifier leur intention à la Commission. Cette ligne était soutenue par les pays s’opposant au gazoduc, à commencer par la Pologne et les pays baltes. Pour eux, la démarche était en soi une manière d’entraver Nord Stream 2.
L’Allemagne, particulièrement hostile au texte, a multiplié les arguments pour faire traîner en longueur les discussions au Conseil européen. La Roumanie, qui occupe la présidence tournante de l’UE depuis le 1er janvier et jusqu’au 30 juin, a décidé de bousculer l’agenda et de soumettre le texte au vote des capitales, vendredi dernier.
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