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Après la carotte, le bâton : trois meneurs de la contestation étudiante thaïlandaise ont été arrêtés à Bangkok dans la soirée du mercredi 19 août. Trois autres, qui n’avaient pas encore été appréhendés en fin de matinée, jeudi 20 août, sont également sous le coup du même mandat d’arrêt pour « sédition », « manifestation interdite » et « violation » des réglementations en vigueur pour « empêcher la dissémination du coronavirus ». L’accusation de sédition pourrait leur valoir, à elle seule, sept ans de prison. Ils doivent comparaître jeudi devant la cour. La police pourrait exiger de prolonger leur détention de douze jours, selon la presse thaïlandaise.
Le plus célèbre des six accusés est Anon Nampa, un avocat de 34 ans devenu l’un des symboles de la contestation depuis que, sarcastiquement déguisé en un personnage de la série « Harry Potter », il proposa, le 3 août, lors d’une manifestation, que soit réformé le système monarchique. En étant l’un des premiers à oser enfreindre les tabous protégeant l’institution suprême du pays, Anon Nampa a acquis une aura particulière au sein d’un mouvement par ailleurs sans chef désigné. Et qui s’est épanoui au fil des semaines de manière « organique », un peu sur le modèle des manifestations hongkongaises.
« Dictature » déguisée
Compte tenu de l’actuelle nature du système de gouvernance thaïlandais − un ancien régime militaire rafistolé en démocratie parlementaire depuis les élections de 2019 −, il n’est pas surprenant que les autorités aient décidé d’agiter le bâton. Quant à la carotte, elle avait pris la forme de récents discours officiels donnant le sentiment qu’une certaine tolérance était de mise : le premier ministre, Prayuth Chan-ocha, un ancien général putschiste, avait notamment affirmé, lors d’une allocution télévisée, que la jeunesse était « l’avenir » du pays.
Jusqu’à présent, le recours au crime de lèse-majesté, qui peut valoir à tout contrevenant jusqu’à quinze ans de prison, n’a pas été utilisé, le roi Rama X ayant, selon le chef du gouvernement, recommandé de ne plus l’utiliser…
Pour pallier la « mansuétude » de ce souverain désormais ouvertement contesté par une frange importance de la jeunesse − même si l’institution monarchique reste très respectée dans le royaume −, les autorités se servent de lois sur la sédition ou d’autres réglementant la liberté d’expression sur Internet. Lois « liberticides », accusent les activistes pro-démocratie. Ces derniers estiment que la Thaïlande vit sous un système de « dictature » déguisée.
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