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Damas a repris le contrôle de la zone, mais sans l’adhésion populaire.
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Explosions, enlèvements, assassinats, tirs contre des barrages militaires : la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, berceau de la révolution de 2011, que les forces progouvernementales ont reconquises il y a un an, est la proie, depuis le printemps, d’une série de violents troubles, à connotation antirégime pour une partie d’entre eux. Ces actions, éclipsées par les combats en cours dans la région d’Idlib (nord-ouest), le dernier bastion de l’insurrection, attestent de la fragilité du contrôle exercé par le pouvoir central dans cette région frontalière d’Israël et de la Jordanie.
Parmi les incidents survenus durant le seul mois de juin figurent l’attaque d’un poste de contrôle de l’armée régulière, près du village d’Al-Ouja, au cours de laquelle un soldat a été tué et deux autres blessés ; le plastiquage des locaux du Baas, le parti au pouvoir en Syrie, dans la localité d’Umm Walad ; une autre explosion, au siège des renseignements de l’armée de l’air, dans la ville voisine d’Al-Herak ; la liquidation, dans la ville de Nawa, d’un ex-chef rebelle rallié au régime ; l’assassinat d’un brigadier général à Deraa, la capitale provinciale, et aussi le mitraillage d’un check-point dans la ville de Cheikh Meskin, plus au nord.
« On a recensé près de 130 attaques en un an », explique un ancien cadre de l’Armée syrienne libre, l’ex-branche modérée de la rébellion, qui observe la situation dans le sud de la Syrie depuis Amman, pour le compte d’organisations internationales. « Certaines de ces attaques sont le fait d’éléments résiduels de l’organisation Etat islamique [EI], d’autres sont le produit de rivalités entre milices loyalistes et quelques-unes relèvent de règlements de comptes privés, poursuit-il. Mais la majorité sont perpétrés par d’anciens rebelles. Ce n’est pas un nouveau soulèvement, c’est un message envoyé au régime pour l’obliger à se conformer aux “accords de réconciliation.” »
Cette formule ambiguë désigne les arrangements, souvent imposés par l’armée russe, alliée du pouvoir syrien, qui ont jalonné le processus de reconquête des territoires rebelles, entamée à Homs en 2014. Dans la plupart des cas, notamment dans la Ghouta, la banlieue de Damas, reprise quelques semaines avant Deraa, au terme de deux mois de bombardements dévastateurs, ces diktats ont débouché sur une reddition pure et simple des insurgés, agrémentée de vagues mesures d’amnistie pour ceux désirant rester sur place et d’un transfert vers Idlib pour les autres.
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