Un an après, Khashoggi hante toujours le prince héritier Ben Salman

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Le meurtre du journaliste, démembré dans le consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, a entaché l’image internationale du prince saoudien.

Par et Publié aujourd’hui à 10h53, mis à jour à 11h03

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Manifestation de Reporters sans frontières devant l’ambassade d’Arabie saoudite, à Berlin, le 1er octobre.
Manifestation de Reporters sans frontières devant l’ambassade d’Arabie saoudite, à Berlin, le 1er octobre. TOBIAS SCHWARZ / AFP

Mercredi 2 octobre, en début d’après-midi, un groupe de militants des droits de l’homme, de proches de Jamal Khashoggi et de sympathisants de sa cause devait se réunir devant l’ancien consulat d’Arabie saoudite, à Istanbul. Le rassemblement en forme d’hommage devait débuter à 13 h 14, soit le moment précis où, il y a un an jour pour jour, le journaliste saoudien franchissait la porte du consulat pour ne plus en ressortir.

Jamal Khashoggi, âgé de 59 ans, y a été assassiné par un commando de quinze agents venus de Riyad. On lui a administré une injection létale avant de démembrer son corps, jamais retrouvé. L’indignation planétaire soulevée par cette affaire, révélée par des enregistrements audio fournis par les renseignements turcs, a obligé les autorités saoudiennes à arrêter les membres de l’équipe de tueurs.

Mais le prince héritier Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS », que M. Khashoggi critiquait dans les pages du Washington Post et que de nombreux observateurs soupçonnent d’être le commanditaire de l’opération, n’a pas été inquiété. Ni sur la scène internationale, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ayant estimé qu’il n’avait pas les moyens de lancer une enquête ; ni en interne, le numéro deux du royaume, fils du roi Salman, ayant mis au pas tous ses rivaux et fait main basse sur tous les services de sécurité.

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Et pourtant, comme le montrent la réunion d’Istanbul et la série de communiqués diffusés ces derniers jours par les organisations de défense des droits de l’homme, l’émotion suscitée par ce crime n’est pas retombée. A la manière d’une tache qui refuserait de partir de son thawb, la tunique blanche des hommes du Golfe, le stigmate Khashoggi continue de coller à « MBS », le prince aux deux visages, réformateur audacieux dans le domaine social et autocrate décomplexé, sur le terrain politique.

« Le signe qui ne trompe pas, c’est qu’il n’a pas mis les pieds en Europe ou aux Etats-Unis durant l’année écoulée », relève Adam Coogle, spécialiste de l’Arabie saoudite à Human Rights Watch (HRW). Les chefs d’Etat occidentaux ne se bousculent pas non plus pour se rendre dans le royaume. Mohammed Ben Salman avait rencontré des dirigeants français à trois reprises durant les douze mois précédant l’assassinat : le président Emmanuel Macron à Riyad en novembre 2017 et à Paris en avril 2018 et la ministre des armées, Florence Parly, à Riyad, en juillet 2018. Il n’en a pas vu un seul dans les douze mois suivant, à l’exception d’un bref aparté, le 30 novembre 2018, au G20 de Buenos Aires, avec le chef de l’Etat, qui l’avait sermonné de façon théâtrale, sous l’œil des caméras.

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