Tucker Carlson, l’éminence cathodique de Donald Trump

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Illustration Anthony Gerace, d’après Stephen Voss/Redux-Réa, Doug Mills/Réa, Office of the Iranian Supreme Leader /NYT

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Publié aujourd’hui à 20h56

Regarder le talk-show de Tucker Carlson sur la chaîne américaine Fox News revient, chaque soir, à plonger dans l’univers parallèle du trumpisme, un monde où les démocrates sont forcément infréquentables, où les immigrés font courir un risque vital aux Etats-Unis, où « chaos » et « terreur » s’abattront sur le pays si Donald Trump n’est pas réélu en novembre.

Faisant alterner expressions in­quiètes, jeu d’acteur et front plissé, le présentateur du talk-show « Tucker Carlson Tonight » tient sa très large audience (aux alentours de 3 millions de téléspectateurs) durant soixante minutes de monologues, d’entretiens volontiers agressifs et de commentaires sur l’actualité politique. Le ton se veut tour à tour solennel, alarmiste ou goguenard. Tenant d’une ligne idéo­logique droitière, plus contradicteur qu’intervieweur, ce fils de bonne famille fustige les élites et prône un inconditionnel et nationaliste « America first ».

Dézingueur de John Bolton

Parmi ses fidèles, un téléspectateur semble particulièrement attentif à ses prises de position. Il n’est un secret pour personne que Donald Trump se délecte des émissions de Fox News quelques heures par jour. Or, plusieurs de ses conseillers l’ont confirmé à l’agence de presse Associated Press le 9 janvier : Tucker Carlson aurait l’oreille du président américain au point d’influencer ses décisions.

Ainsi, les récents changements de pied de Donald Trump sur la politique iranienne ne seraient pas étrangers aux réflexions vespérales de M. Carlson. Ce dernier, un non-interventionniste convaincu, rétif à toute aventure militaire menée par les Etats-Unis à l’autre bout du monde, aurait persuadé le président de ne pas réagir à ­l’attaque d’un drone américain par les Iraniens en juin.

De même, après l’assassinat de ­l’Ira­nien Ghassem Soleimani, le 3 janvier, et les représailles ­iraniennes sur des militaires américains basés en Irak, l’administration Trump a renoncé à une riposte. Les plaidoyers de Carlson pour une désescalade et un repli sur les sujets de politique intérieure, reflet d’un sentiment partagé par une partie de la base électorale de Trump, auraient convaincu le président.

« Une telle influence d’un média et d’un journaliste sur un président est sans précédent. » Matt Gertz, membre de Media Matters

A l’automne, le présentateur aux allures de premier communiant aurait même eu la tête de l’ancien conseiller à la sécurité intérieure du président, John Bolton, invité régulier de Fox News, réputé pour ses velléités va-t-en-guerre et remercié sans ménagement. Son limogeage – ou sa démission, selon le principal intéressé – restera « un des points forts du premier mandat de Trump », selon Carlson.

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