« Trump et Johnson ont en commun d’avoir su tirer profit d’un monde de post-vérité et de post-vergogne »

0
270

[ad_1]

Dans une tribune au « Monde », Alastair Campbell, ancien directeur de la communication et de la stratégie de Tony Blair, estime que le président américain et le premier ministre britannique « ne font que mentir et en sont fiers ».

Publié aujourd’hui à 05h00 Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Boris Johnson et Donald Trump au siège des Nations unies à New York, en septembre 2017.
Boris Johnson et Donald Trump au siège des Nations unies à New York, en septembre 2017. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Il fut un temps où la gauche adorait détester Ronald Reagan. Le président américain soufflait ce vent ultralibéral qui allait marquer les années 1980, comme Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. Mais réécoutez son dernier discours comme président des Etats-Unis : même avec l’ombre de ses remarques récemment révélées dans lesquelles il a qualifié les dirigeants africains de « singes », vous serez frappé par son empathie et sa vision sur le rôle de son pays dans le monde. Il y cite notamment l’extrait d’une lettre qu’il avait reçue : « Si vous allez vivre en France, vous ne devenez pas français pour autant. Si vous allez vivre en Allemagne, en Turquie, au Japon, vous ne devenez pas forcément allemand, turc ou japonais. Mais si vous venez de n’importe quel coin de la terre pour aller vivre en Amérique, vous devenez américain. » Rien que la lecture de cette phrase par Reagan suffit à prendre la mesure du précipice dans lequel l’Amérique est tombée en élisant Donald Trump.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Johnson mise sur son alliance avec Trump pour réussir le Brexit

La dernière fois que Trump a parlé de Reagan, c’était dans un tweet (forcément), pour prétendre qu’il était désormais plus populaire que ce dernier chez les républicains. On ne l’entendra pourtant jamais utiliser un des mots prononcés par Ronald Reagan, cet homme de droite qui appartenait au même parti que lui. Comparez la conception qu’avait Reagan de l’Amérique comme terre d’accueil et de liberté avec le nationalisme étriqué et le narcissisme de Donald Trump. Comparez sa gratitude envers les immigrants qui font la richesse de ce grand pays avec les attaques ignobles de Trump contre les députées d’origine étrangère (dont trois sont nées aux Etats-Unis et y ont passé toute leur vie) et sa manière de les inviter à retourner « dans leur pays » – l’éternelle rhétorique des racistes et des fascistes. Dire cela face à une foule excitée et se réjouir de l’entendre répéter, comme l’a fait Trump, en hurlant, « renvoyez-les chez elles ! », ce n’est rien d’autre que du racisme. Ce sont les germes du fascisme.

Président par accident

Trump manifeste clairement une tendance fasciste. Il reste certes contenu par des institutions plus fortes que lui, pour l’instant. Certes, son ascension au pouvoir comme sa manière de l’exercer le différencient des dictateurs de l’histoire récente : Trump n’est motivé par aucune idéologie autre que celle de sa propre gloire et de sa fortune, et ses opinions politiques changent en fonction des circonstances. Son livre The Art of the Deal (Random House, 1987, traduit en français Le Plaisir des affaires, Ergo press, 1988) n’a rien d’un manifeste pour la domination du monde, et sa victoire à la présidence des Etats-Unis a quelque chose d’accidentel.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: