Trump cible la mouvance « antifa », qu’il veut classer comme « organisation terroriste »

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Des membres « antifas », le 17 août 2019 à Portland (Oregon).
Des membres « antifas », le 17 août 2019 à Portland (Oregon). STEPHANIE KEITH / AFP

Les « antifas », voilà l’ennemi désigné. Alors que les manifestations pacifiques, mais aussi les émeutes, se multiplient dans les villes américaines, Donald Trump a confirmé, dimanche 31 mai, qu’il considérait la mouvance comme responsable.

« Les Etats-Unis vont inscrire ANTIFA dans la catégorie des organisations terroristes », a tweeté le président, qui a appelé un peu plus tard les maires et les gouverneurs démocrates à « s’endurcir » : « Ces gens [les manifestants ou les émeutiers, pas évident à déterminer dans le contexte] sont ANARCHISTES. »

Sur le terrain, il est pourtant toujours difficile d’établir le poids de proches de la mouvance – ils ne portent pas une étiquette sur leur front et être vêtu de noir ne vaut pas carte de membre (encore moins le port du masque, en période de pandémie de coronavirus). A Minneapolis, dans le Minnesota, peu de manifestants ou d’émeutiers correspondaient à un éventuel portrait-robot. Et malgré la tentative des autorités de faire reposer la responsabilité des dégâts sur des éléments extérieurs à cet Etat du Nord des Etats-Unis, les registres d’interpellation persistent, chaque jour, à donner l’image d’une révolte bien locale.

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Dans les autres villes, des images ont circulé sur les réseaux sociaux – comme celles d’un homme qui tente de desceller des pavés et qui est livré par la foule à la police à Washington, dimanche – mais elles ne permettent pas, en elles-mêmes, de déterminer l’appartenance à un groupe. Que des casseurs se mêlent aux manifestants pacifiques paraît établi. Qu’ils aient une affiliation politique, beaucoup moins.

Une mouvance, pas une organisation établie

La déclaration de Donald Trump, dimanche, se heurte donc à une réalité plus complexe. Elle n’a de plus aucune valeur pratique et juridique.

Déjà, la mouvance antifa (pour « antifasciste ») est, de fait, une mouvance, et pas une organisation établie. « Antifa » est devenu aux Etats-Unis un terme fourre-tout qui rassemble les marges de la gauche radicale, qu’elles soient organisées avec pignon sur rue – notamment contre la résurgence, réelle, des mouvements néonazis et d’ultradroite – ou pas. Un militant de longue date, qui a souhaité rester anonyme, parle d’un « stéréotype ».

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Donald Trump avait déjà, en juillet 2019, agité la menace de classement en groupe terroriste (sur Twitter également), comparant « ANTIFA » au gang ultraviolent américano-salvadorien MS-13. Il rebondissait sur une résolution (symbolique) défendue par deux sénateurs républicains, Ted Cruz (Texas) et Bill Cassidy (Louisiane) qui souhaitaient que les antifas soient désignés comme une « organisation de terrorisme intérieur », citant l’agression d’un journaliste conservateur, le blocage d’un bureau de la police de l’immigration (ICE) et la révélation de l’identité d’agents du service.

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