Trump autorise l’armée américaine à utiliser des mines antipersonnel

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Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a levé, vendredi 31 janvier, les restrictions imposées depuis 2014 à l’armée américaine sur l’usage des mines antipersonnel, autorisant l’utilisation d’une nouvelle génération de ces engins supposés capables d’épargner les populations civiles.

« Cette nouvelle politique autorisera le commandement militaire à utiliser, dans des circonstances exceptionnelles, des mines antipersonnel avancées et non permanentes spécifiquement conçues pour réduire les blessures infligées aux civils et aux forces partenaires », a indiqué, dans un communiqué, la Maison Blanche.

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M. Trump revient ainsi sur la décision de son prédécesseur Barack Obama de se plier partiellement au traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa de 1997, ratifié par 164 Etats dans le monde, et qui interdit l’utilisation, le stockage, la production ou le transfert de mines antipersonnel, ces mines enterrées qui explosent lorsqu’on marche dessus.

Des mines « avancées » censées s’autodétruire

Les Etats-Unis ne sont pas signataires de cette convention et ils n’ont pas utilisé ce genre de mines depuis 1991 à une seule exception : en Afghanistan en 2002. Mais M. Obama avait décidé de s’en rapprocher sensiblement en interdisant l’usage des mines antipersonnel sauf sur la péninsule coréenne, où l’armée américaine se réservait le droit d’en placer.

« Le ministère de la défense a déterminé que les restrictions imposées aux forces américaines par l’administration Obama pouvaient gravement les désavantager pendant un conflit », précise le communiqué de la Maison Blanche. Le président refuse ce risque pour nos troupes. »

Les nouvelles mines « avancées » que l’armée américaine pourra désormais utiliser sont supposées s’autodétruire si elles ne sont pas activées après un certain délai, ou pourront être détruites à distance. Les belligérants laissant généralement leurs mines antipersonnel derrière eux lorsqu’ils quittent un théâtre de guerre, elles continuent de tuer et de mutiler bien après la fin d’un conflit.

Le chef du Pentagone, Mark Esper, s’est félicité vendredi de cette nouvelle politique qui laisse désormais le soin aux militaires de décider s’ils veulent utiliser plus largement ces mines. « Les mines antipersonnel sont un outil important que nos forces doivent avoir à leur disposition pour assurer le succès de leur mission », a-t-il déclaré à la presse.

« Une condamnation à mort pour les civils »

La nouvelle politique américaine, dont l’annonce était attendue, a aussitôt suscité l’indignation. « L’annonce de Trump sur les mines antipersonnel est une condamnation à mort pour les civils », a déclaré Anne Hery, directrice du plaidoyer de l’association Handicap international, Prix Nobel de la Paix pour son combat contre les mines antipersonnel.

« L’idée que les mines terrestres dites “intelligentes” seront plus sûres que les anciennes est absurde », a-t-elle ajouté. « Qui expliquera à la mère d’une fille victime que vingt jours n’étaient pas suffisants avant de jouer au football dans une ferme vide ? La seule mine sûre est celle que l’on ne produit pas ! »

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Pour le principal lobby anti-arme américain Arms Control Association, la nouvelle politique américaine est une « erreur dangereuse ». « Le monde entier a rejeté les mines antipersonnel parce qu’elles ne font pas de discrimination et qu’elles blessent de façon disproportionnée les civils, qui représentent la grande majorité de leurs victimes », a souligné Jeff Abramson, l’un des responsables du lobby.

Selon Handicap international, la Convention d’Ottawa a permis de diviser par 10 le nombre annuel de victimes des mines antipersonnel en quinze ans : de 30 000 par an au début des années 1990, le nombre de victimes est tombé à 3 330 en 2013.

Mais depuis 2014, l’utilisation des mines a augmenté avec la multiplication des attaques de groupes jihadistes. Au moins 7 200 personnes ont été tuées ou blessées par ces armes en 2017. « Le monde a tourné la page des mines antipersonnel », a ajouté M. Abramson. « Les Etats-Unis devraient faire de même. »

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