« Trop de gouvernements restent obsédés par la nationalité du successeur de Draghi à la tête de la BCE »

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Les tractations en cours sur le prochain président de la Banque centrale européenne ne devraient pas se limiter à un bras de fer franco-allemand, estime notre journaliste Marie Charrel, dans sa chronique.

Par Publié aujourd’hui à 07h00

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Chronique. Il n’est jamais bon de résumer les institutions à un homme. C’est oublier la part essentielle des dynamiques de groupe et du travail collectif, surtout lorsque les décisions sont prises par consensus. Ces dernières années, la Banque centrale européenne (BCE) a trop souvent été réduite à la personnalité de Mario Draghi. Parfois, pour de mauvaises raisons. Parfois, pour de très bonnes. De fait, grâce à la sûreté de son jugement et à son pouvoir de conviction, l’Italien a rapidement assis une grande influence sur le directoire de l’institution.

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On l’a oublié, mais lors de sa création, la BCE était en grande partie la réplique de la Bundesbank allemande, rigoureuse et peu souple. Obsédée par la menace inflationniste, elle était à bien des égards aveugle aux autres risques, et trop concentrée sur les intérêts de Berlin. Draghi a assoupli et élargi son fonctionnement, la transformant en institut monétaire véritablement consacré à la zone euro. Appuyé par quelques hommes animés des mêmes convictions européennes, comme son numéro 2 Vitor Constancio ou son chef économiste Peter Praet, il a su convaincre les membres de prendre des décisions courageuses, autrefois jugées impossibles, comme l’instauration des rachats de dettes publiques. Il n’a pas eu peur de se dire prêt à faire « tout ce qu’il faut » pour sauver l’euro, en 2012, lorsque l’union monétaire n’était pas loin d’exploser.

« Une BCE hésitante, prêtant trop l’oreille aux arguments nationaux et négligeant l’intérêt collectif, perdrait la stature et la crédibilité gagnées ces dernières années »

Bien sûr, il n’a pas tout réussi. L’inflation est toujours inférieure à sa cible de 2 %. En octobre, il quittera son poste alors que les doutes s’accumulent de nouveau sur l’économie européenne. Le véritable enjeu de sa succession est là : le prochain président de l’institution sera-t-il à la hauteur de ces enjeux ? Saura-t-il faire œuvre de la même force de conviction, indispensable pour permettre à l’institution d’agir au bon moment, avec les bons outils ?

S’il n’y parvient pas, une BCE hésitante, prêtant trop l’oreille aux arguments nationaux et négligeant l’intérêt collectif, perdrait la stature et la crédibilité gagnées ces dernières années. Les conséquences seraient terribles pour la zone euro, dont la cohérence et la solidarité tiennent, en grande partie, grâce à l’action de l’institut de Francfort. Les capitales des dix-neuf pays membres en ont-elles conscience ?

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