trois Syriens arrêtés en France et en Allemagne

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Membres des services de renseignement du régime de Bachar Al-Assad, les trois officiers sont soupçonnés de meurtres et de tortures au cours des années 2011 et 2012.

Par Thomas Wieder et Madjid Zerrouky Publié aujourd’hui à 11h51

Temps de Lecture 5 min.

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A Genève, en 2016, lors d’une exposition par une ONG de photos issues du dossier « César », sur la torture dans les prisons syriennes.
A Genève, en 2016, lors d’une exposition par une ONG de photos issues du dossier « César », sur la torture dans les prisons syriennes. PHILIPPE DESMAZES / AFP

C’est un événement sans précédent depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011. Pour la première fois, trois membres des services de renseignement du régime de Bachar Al-Assad, soupçonnés de crimes contre l’humanité, ont été interpellés en Allemagne et en France, mardi 12 février, dans le cadre d’une enquête conjointe des deux pays.

Deux des trois individus ont été arrêtés en Allemagne. Le premier, Anwar R., se trouvait à Berlin quand la police l’a interpellé. Agé de 56 ans, il est soupçonné d’avoir participé, en 2011 et 2012, à des séances de torture infligées à des prisonniers dans un centre de détention administré par les services de renseignement syriens, dont il dirigeait l’un des bureaux d’enquête, à Damas. Selon la Süddeutsche Zeitung, il aurait été identifié par d’anciens détenus, aujourd’hui réfugiés en Allemagne. Interrogés par le parquet fédéral de Karlsruhe, ces derniers auraient raconté aux enquêteurs qu’Anwar R. était présent lors de certaines séances de torture, dont ils furent eux-mêmes les victimes.

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Le second suspect arrêté en Allemagne, Eyad A., a été interpellé à Deux-Ponts, dans le Land de Rhénanie-Palatinat, une ville située à une dizaine de kilomètres de la frontière française. Agé de 42 ans, il aurait été responsable d’une unité spécialisée dans l’arrestation d’opposants politiques au régime de Bachar Al-Assad, près de Damas, et travaillait sous l’autorité d’Anwar R. Il est soupçonné d’avoir participé à deux meurtres, ainsi qu’à des tortures infligées à au moins 2 000 personnes, entre juillet 2011 et janvier 2012.

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L’homme arrêté en France, dans la région parisienne, serait quant à lui âgé d’une trentaine d’années. D’après la Süddeutsche Zeitung, il aurait lui aussi travaillé pour le bureau d’enquêtes dirigé par Anwar R. Il a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « actes de torture, crimes contre l’humanité et complicité de ces crimes », commis entre 2011 et 2013. Une enquête ouverte, en janvier 2018, par le pôle « crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre » du parquet de Paris.

« Compétence universelle »

Pour procéder à ces arrestations, les justices allemande et française se sont appuyées sur deux sources d’information. La première est le dossier « César », le pseudonyme donné à un photographe de la police militaire syrienne ayant fui son pays en juillet 2013 en emportant avec lui plus de 50 000 clichés de cadavres de détenus morts de faim, de maladie ou de torture en Syrie, entre 2011 et 2013.

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