trois morts dans de nouveaux heurts près de La Paz

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Les partisans d’Evo Morales ne décolèrent pas, tandis que les négociations politiques sous l’égide de l’Eglise peinent à produire des résultats.

Le Monde avec AFP Publié le 20 novembre 2019 à 00h43

Temps de Lecture 3 min.

Des partisans de l’ancien président Evo Morales mettent le feu à des pneus à El Alto, le 19 novembre.
Des partisans de l’ancien président Evo Morales mettent le feu à des pneus à El Alto, le 19 novembre. Natacha Pisarenko / AP

Les autorités par intérim promettent une sortie de crise, mais la Bolivie semble s’y enfoncer un peu plus chaque jour. Trois personnes sont mortes mardi 19 novembre lors de heurts entre des manifestants et l’armée bolivienne qui dégageait une raffinerie bloquée par des partisans d’Evo Morales.

« Il a été constaté la mort de trois personnes, dont deux par balle », parmi lesquelles Dayvi Posto Cusi, un homme de 31 ans, a déclaré à l’AFP un porte-parole du Défenseur du peuple, un organe public chargé de protéger les droits et libertés des Boliviens. « Nous demandons aux autorités qu’elles ouvrent une enquête », a-t-il ajouté. En outre, 30 personnes ont été blessées dans ces heurts, a ajouté le Défenseur du peuple.

Ces trois décès portent à 27 le nombre de morts dans les violences survenues depuis un mois que la Bolivie est plongée dans une très grave crise politique. Les heurts de ce mardi ont éclaté lorsque des « agitateurs et des vandales enragés » s’en sont pris à l’usine de combustible de Senkata, à El Alto, ville jumelle de La Paz, en utilisant des « explosifs de forte puissance », selon le communiqué de l’armée bolivienne.

Mobilisation des pro-Morales

Peu avant, la police et l’armée étaient intervenues pour débloquer l’accès de la raffinerie occupée depuis un peu moins d’une semaine par des manifestants, entraînant une grave pénurie de carburants à La Paz. Les manifestants voulaient marquer leur rejet de Jeanine Añez, la présidente par intérim de la Bolivie qui a pris les rênes du pays andin 48 heures après la démission d’Evo Morales le 10 novembre. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour maintenir à distance des manifestants qui tentaient de s’opposer au déblocage de la raffinerie, selon des images retransmises à la télévision.

Un partisan de l’ancien président Evo Morales montre des douilles à El Alto, le 19 novembre.
Un partisan de l’ancien président Evo Morales montre des douilles à El Alto, le 19 novembre. REUTERS

Depuis la démission d’Evo Morales, premier président indigène du pays, ses partisans manifestent quotidiennement dans les rues de La Paz et dans certaines villes de province pour exiger le départ de Jeanine Añez. Lundi soir, la police, escortée par l’armée, avait tiré des gaz lacrymogènes contre plusieurs milliers de manifestants pro-Morales dans une localité proche de Cochabamba (centre) où neuf paysans ont été tués lors de heurts vendredi. Pour tenter de calmer le jeu, Jeanine Añez a promis des élections présidentielle et législatives dans un avenir proche, sans toutefois avancer de date.

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Pénurie alimentaire

Une pénurie d’aliments se fait aussi ressentir dans les magasins et les restaurants de La Paz en raison des blocages de routes qui mènent aux régions agricoles de la Bolivie, dans le centre et l’est du pays. « Il n’y a plus de poulet, y’a que de la soupe », expliquait à l’heure du déjeuner Eduardo Mamani, employé d’un restaurant de La Paz spécialisé dans les plats à base de poulet.

Se voulant rassurant, le ministre du développement productif Wilfredo Rojo a annoncé qu’un « pont aérien » avait été instauré pour « l’acheminement de viande » vers La Paz avec le concours de l’armée. Sur les marchés, les files d’attente s’allongent et les prix explosent : un œuf valait il y a une semaine 1 boliviano (14 centimes de dollar), et se vend plus du double aujourd’hui.

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Alors que les partisans d’Evo Morales continuent d’exercer une pression dans la rue, le gouvernement intérimaire participe à un dialogue initié lundi par l’Eglise qui réunit tous les partis mais aussi la société civile. Les conversations, dont rien n’a encore filtré, concernent en premier lieu la mise en place d’un nouveau Tribunal suprême électoral (TSE), seul organe à même de convoquer des élections.

Mais deux alliés de Mme Añez, l’ancien président et candidat à la dernière présidentielle Carlos Mesa et le leader régional Luis Fernando Camacho, la pressent de convoquer directement des élections par décret présidentiel. Dans ce dernier cas, elle pourrait se passer du blanc-seing du TSE, mais elle accentuerait la colère des partisans d’Evo Morales.

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