Trois cas de coronavirus confirmés, comment la France fait face à l’épidémie

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A Bordeaux, un patient infecté par le coronavirus chinois est pris en charge au CHU Pellegrin.
A Bordeaux, un patient infecté par le coronavirus chinois est pris en charge au CHU Pellegrin. GEORGES GOBET / AFP

La France est le premier pays d’Europe à avoir identifié des cas de coronavirus chinois (2019-nCoV) sur son territoire. Vendredi 24 janvier, la ministre de la santé a déclaré être « extrêmement attentive » à l’évolution de la situation, soulignant que « nous aurons probablement d’autres cas ». Les autorités de santé se veulent toutefois rassurantes : les « schémas d’organisation en cas de risque épidémique sont bien rodés », affirment-elles.

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  • Quels sont les trois cas identifiés ?

Deux personnes sont traitées à Paris, à l’hôpital Bichat, et une à Bordeaux, au CHU Pellegrin. Le patient hospitalisé à Bordeaux est un Français d’origine chinoise, âgé de 48 ans. Travaillant « dans le milieu du vin », il « était amené à faire des allers-retours avec la Chine », a précisé samedi le maire de Bordeaux, Nicolas Florian. L’homme est revenu mercredi 22 janvier en France après « quelques jours » en Chine où il est « passé par Wuhan », la ville épicentre de l’épidémie, a indiqué vendredi soir la ministre de la santé Agnès Buzyn. Il s’était présenté jeudi à SOS Médecins de Bordeaux avec de la fièvre et une toux avant d’être exfiltré dans un service de maladies infectieuses du Centre hospitalier.

Les patients hospitalisés à Paris sont un homme âgé de 31 ans et une femme âgée de 30 ans, selon le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à Bichat. Le couple « originaire de Wuhan » était arrivé le 18 janvier en France pour un voyage. Ils ont été transférés vendredi par le Samu à l’hôpital Bichat, car ils présentaient de la fièvre et des signes respiratoires. Ils ont été placés à l’isolement dans une unité dédiée. « Les deux patients vont très bien » et leur état ne présente « pas de signes de gravité », a déclaré samedi le professeur Yazdanpanah.

  • Quelles actions sont menées pour limiter la contagion ?

« Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie », c’est-à-dire la « circonscrire le plus vite possible », a expliqué Agnès Buzyn vendredi. Les autorités sanitaires mènent une enquête épidémiologique pour repérer les personnes qui ont été en contact avec les trois patients à partir du moment où ceux-ci ont présenté des symptômes.

Les critères de risques sont « soit des contacts très proches (contact à moins d’un mètre en face-à-face, situations de contact intime, le fait de vivre dans la même maisonnée…), soit des contacts moins proches mais prolongés », a expliqué à l’Agence France-presse Daniel Lévy-Bruhl, de l’agence sanitaire Santé publique France.

Pour les personnes considérées à risques, un suivi est alors instauré : elles doivent prendre leur température deux fois par jour et appeler quotidiennement les autorités de santé locales. Lorsque le risque est jugé élevé, on conseille à ces personnes de rester chez elles pour limiter une éventuelle transmission du virus.

Entre dix et quinze personnes en contact avec le patient bordelais se sont déjà signalés aux autorités. Par « principe de précaution », à Bordeaux, les festivités du Nouvel An chinois, qui devaient se tenir dimanche, ont été annulées.

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  • Que faire si on pense être infecté par le coronavirus ?

Les recommandations des autorités sanitaires sont très claires : surtout, ne pas se rendre aux urgences ni chez son médecin traitant, afin de ne pas propager le virus, en particulier parmi les patients déjà fragilisés des salles d’attente. La consigne est donc de rester chez soi et d’appeler le 15 (Samu) « en faisant état des symptômes et du séjour récent en Chine ».

Une fois pris en charge, les patients susceptibles d’avoir été infectés par le coronavirus sont dirigés vers des hôpitaux dits « de référence ». C’est ensuite le Centre national de référence (CNR) de l’institut Pasteur à Paris qui vérifie si le patient est positif ou négatif, grâce à un test mis au point après le séquençage du virus par les Chinois. Ce test sera bientôt disponible en province pour accélérer le diagnostic. Il n’existe pas de médicament contre le coronavirus, et la prise en charge consiste à traiter les symptômes.

  • Les services de santé sont-ils préparés ?

L’une des difficultés vient de « la coexistence avec une épidémie grippale en plein pic en Europe comme en Chine », s’est inquiété vendredi le numéro 2 du ministère, le directeur général de la santé Jérôme Salomon, avant même la confirmation des trois cas positifs. En effet, les symptômes sont proches, ce qui complique le repérage. Un afflux aux urgences de patients paniqués serait aussi compliqué à gérer dans un secteur déjà surchargé et en plein conflit social.

Toutefois, les urgentistes se veulent rassurants. Les présidents du SAMU et de l’association des urgentistes de France (AMUF), François Braun et Patrick Pelloux, se sont en tout cas voulus rassurants samedi, assurant qu’il ne « servait à rien d’avoir peur » et que les « schémas d’organisation en cas de risque épidémique sont bien rodés ».

« Le système est prêt à faire face à cette situation », a assuré au Monde Aurélien Rousseau, le directeur général de l’agence régionale de santé Ile-de-France, dont les services sont chargés d’enquêter sur les parcours des personnes touchées. « Depuis Ebola, l’organisation est assez rodée, les cas identifiés dans la région sont dirigés dans les services d’infectiologie des hôpitaux Bichat, Pitié et Necker, les trois établissements de santé de référence », fait-il valoir. Interrogé sur le nombre de places disponibles, M. Rousseau assure qu’avec sept lits à Bichat, sept lits à la Pitié et « des dizaines de places qui pourraient être mobilisées » dans les hôpitaux franciliens, la région est « en capacité d’absorber plus » de cas.

Des patients en attente de soins à Wuhan, le 25 janvier.
Des patients en attente de soins à Wuhan, le 25 janvier. HECTOR RETAMAL / AFP
  • Quelles mesures pour les voyageurs venant de Chine ?

« L’Organisation mondiale de la santé n’a pas souhaité déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, donc il n’y a pas de recommandation particulière aujourd’hui destinée aux voyageurs », a déclaré Agnès Buzyn vendredi. La ministre a rappelé qu’il n’était pas possible de contrôler les « multiples voies » d’arrivée depuis la Chine ou de « fermer les frontières ».

Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas mis en place de mesure de contrôle aux frontières des passagers venant de Chine, avec contrôle de leur température par caméra thermique. Plusieurs experts soulignent que ce système n’est pas une mesure infaillible, car des patients infectés mais ne présentant pas encore de symptômes peuvent passer entre les mailles du filet.

A défaut, des messages de précaution sont diffusés dans les avions et des affiches ont été placées dans les aéroports internationaux. Selon une source aéroportuaire, il y a désormais « un accueil spécial pour les vols chinois avec la remise de masques ».

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  • Où en est l’épidémie au niveau mondial ?

En Chine, le président Xi Jinping a évoqué samedi « la situation grave d’une épidémie qui s’accélère ». Au moins 41 personnes sont mortes et près de 1 300 ont été contaminées dans le pays, selon le dernier bilan. Plusieurs villes dont Wuhan font l’objet d’un gigantesque cordon sanitaire qui concerne 56 millions de personnes, pour éviter que le virus se propage.

Le groupe PSA a annoncé samedi son intention de rapatrier les salariés expatriés et leurs familles vivant dans la région de Wuhan.

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Ces derniers jours, des cas ont été détectés dans une douzaine de pays, du Japon à la France en passant par l’Australie et les Etats-Unis. Aucun mort n’avait toutefois été signalé à l’extérieur de la Chine samedi.

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