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Jelka von Langen pour M Le magazine du Monde
ReportageIls n’ont pour la plupart pas connu la RDA. Mais souffrent des clichés persistants qui entourent les nouveaux Länder. Ces jeunes Allemands défendent une identité plus nuancée et plus ouverte. Comme un antidote à la montée de l’extrême droite.
Ce sont deux photos d’une même maison située au centre de Görlitz. Celle de gauche, en noir et blanc, a été prise dans les années 1980, à l’époque où cette ville à la frontière avec la Pologne, se trouvait en République démocratique allemande (RDA). Le bâtiment est dans un état misérable, sa façade part en lambeaux, il manque des carreaux aux fenêtres. La photo de droite, en couleurs, montre la maison telle qu’elle est aujourd’hui, fraîchement repeinte et impeccablement rénovée, autant dire méconnaissable.
C’est ce photomontage que le gouvernement d’Angela Merkel a choisi pour illustrer la couverture de son dernier Rapport annuel sur l’état de l’unité allemande. Publié chaque année en amont de la fête nationale du 3 octobre, date anniversaire de la réunification des deux Allemagne, en 1990, ce document bourré de chiffres et de graphiques brosse un tableau précis de la situation démographique, économique et sociale des « nouveaux Länder », l’expression encore officiellement en usage, trente ans après, pour désigner la partie du territoire allemand qui appartenait jadis à la RDA.
Ce choix iconographique en témoigne : le gouvernement actuel considère que la promesse faite par Helmut Kohl en juillet 1990 a été tenue. A l’époque, le chancelier ouest-allemand, sur le point de devenir celui du pays réunifié, avait assuré que la RDA disparue laisserait la place à des « paysages florissants ». « Les choses ont souvent pris plus de temps que prévu. Mais, dans la plupart des domaines, nous pouvons dire : unité retrouvée, unité réalisée, unité accomplie ! », s’est félicité Marco Wanderwitz, le délégué du gouvernement fédéral chargé des nouveaux Länder, lors de la présentation à la presse du fameux rapport, le 16 septembre.
L’émergence de nouveaux visages
Avec ses villas pimpantes, ses belles plages de sable et ses jolies forêts, l’île d’Usedom pourrait être un de ces « paysages florissants » jadis évoqués par Helmut Kohl. Haut lieu de villégiature à l’époque de la RDA, la « perle de la Baltique » est aujourd’hui l’une des zones les plus dynamiques du Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, au nord-est de l’Allemagne. C’est aussi là que se trouve la petite station balnéaire d’Heringsdorf, où a été élue, en mai 2019, l’une des plus jeunes maires du pays, Laura Isabelle Marisken, alors âgée de 31 ans.
Cette victoire, totalement inattendue, a valu à cette juriste de figurer en tête des « 100 jeunes Allemands de l’Est les plus importants », une liste publiée par Die Zeit en novembre 2019, à l’occasion des trente ans de la chute du mur de Berlin. A travers ce palmarès mêlant élus, entrepreneurs, artistes et sportifs, tous âgés de moins de 40 ans, le grand hebdomadaire d’Hambourg entendait répondre à un reproche souvent fait aux journaux « de l’Ouest » : leur tendance à parler des nouveaux Länder en des termes essentiellement négatifs, comme des territoires vieillissants, peu innovants et gangrenés par l’extrême droite.
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