Trente ans après, « la réunification n’a rien changé à la vie des Allemands de l’Ouest ; pour ceux de l’Est, elle a tout changé »

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Lors d’une cérémonie marquant le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 2019.

Né en 1967 à Berlin-Est, l’historien Ilko-Sascha Kowalczuk est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la République démocratique allemande (RDA) et la réunification, parmi lesquels Die Übernahme. Wie Ostdeutschland Teil der Bundesrepublik Wurde (« L’acquisition. Comment l’Allemagne de l’Est est devenue une partie de la République fédérale », C.H. Beck, 2019, non traduit). Il fait partie de la vingtaine de personnalités membres de la « Commission du 30e anniversaire de la révolution pacifique et de l’unité allemande », instituée en avril 2019 par le gouvernement allemand.

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Ce samedi 3 octobre, l’Allemagne célèbre le 30e anniversaire de sa réunification. Que commémore-t-on exactement ?

Le 3 octobre 1990 est le jour où la République démocratique allemande (RDA) est officiellement « entrée » dans la République fédérale d’Allemagne (RFA). C’est la date qui figure dans le traité d’unification signé entre la RFA et la RDA, le 31 août 1990. Depuis, c’est ce jour-là qu’on commémore la fête nationale, baptisée Journée de l’unité allemande. Mais un autre choix aurait été possible. A l’époque, beaucoup de gens auraient d’ailleurs préféré qu’on choisisse pour la fête nationale une date ayant une réelle signification historique et non pas une simple dimension juridique ou institutionnelle.

Quelle autre date aurait pu être choisie ?

On aurait pu, par exemple, garder le 17 juin. Depuis 1954, c’est ce jour-là que la RFA célébrait la Journée de l’unité allemande, en souvenir du soulèvement populaire qui avait eu lieu en RDA, le 17 juin 1953. On aurait également pu choisir le 9 novembre, jour de la chute du mur de Berlin, en 1989. Le problème est que cette date est aussi celle de la tentative de putsch d’Hitler, en 1923, et du grand pogrom antisémite de 1938 [connu sous le nom de Nuit de cristal], annonciateur de la Shoah.

Le 9 novembre étant trop compliqué, certains ont pensé au 9 octobre, en souvenir de l’immense manifestation qui avait rassemblé plus de 70 000 personnes à Leipzig, en 1989, un événement considéré comme un moment de bascule de la « révolution pacifique », un mois avant la chute du Mur. Enfin, certains – dont je faisais partie – plaidaient pour le 18 mars, jour des premières élections libres et pluralistes de l’histoire de la RDA, en 1990, mais aussi une des dates importantes, en Allemagne, des révolutions européennes de 1848.

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