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La reprise de la compagnie ivoirienne en 2017 par Daouda Soukpafolo, déjà propriétaire de la COIC, a permis à celui-ci de devenir le leader national de la filière.
Comme 2016 semble loin pour la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT) ! Jusqu’à sa privatisation, elle s’acheminait vers le dépôt de bilan, tant ses contre-performances s’enchaînaient dans un environnement très concurrentiel. Sa production annuelle était même descendue à 32 000 tonnes, bien loin des 150 000 t de ses années fastes.
Ployant sous le poids d’une importante dette bancaire et sociale, la société ne représentait plus que 6 % de la production nationale, dominée par Ivoire Coton (groupe IPS) et par la Compagnie ivoirienne de coton (COIC). Ce qui avait incité le gouvernement, qui s’était déjà désengagé de certaines entreprises publiques, à céder la CIDT au secteur privé. Un choix qui se révèle aujourd’hui payant.
Notre nouvelle stratégie porte sur l’amélioration des rendements
Détenue à 90 % depuis 2017 par l’industriel ivoirien Koné Daouda Soukpafolo (qui avait déjà repris la COIC après la faillite de La Compagnie cotonnière de Côte d’Ivoire [LCCI], filiale du groupe L’Aiglon, liquidé en 2006), qui s’en était emparé pour environ 7 milliards de F CFA (10,7 millions d’euros), la CIDT vit une renaissance.
Nouveaux plants et environnement propice
La production de la campagne 2017-2018 s’est élevée à 65 000 t, soit 5 000 t de plus que l’objectif. Pour celle en cours, la CIDT vise 80 000 t en 2020 et 110 000 t en 2021. « Notre nouvelle stratégie porte sur l’amélioration des rendements. Nous y investissons beaucoup », assure Koné Daouda Soukpafolo.
Si la CIDT en est là, c’est grâce à l’introduction de nouveaux plants qui produisent plus de 1,2 t à l’hectare. Elle a aussi bénéficié du système de zonage introduit par le gouvernement en 2017. La pratique consiste à cantonner les sociétés cotonnières dans des endroits spécifiques du pays, sans possibilité d’exercer dans d’autres zones. Les industriels qui étaient déployés dans toutes les régions productrices ont dû réajuster leur développement. La CIDT a aussi bénéficié d’un environnement propice. La production nationale n’a cessé de croître ces trois dernières années : de 328 000 t en 2016-2017, elle est passée à 421 000 t durant la période 2017-2018.
Une rénovation prochaine dans les usines
Les capacités des usines d’égrenage sont estimées à 120 000 t. La CIDT attend de consolider sa production pour lancer une vaste rénovation de ses trois unités (à Séguéla, à Bouaké et à Mankono). Koné Daouda Soukpafolo entend les réhabiliter grâce à un plan d’investissement de 9 milliards de F CFA. La recherche de ce financement est en cours.
C’est grâce à l’appui de Coris Bank et de la Banque nationale d’investissement (BNI) que la CIDT est sortie de sa zone de turbulence, permettant au repreneur de racheter la dette de 13,9 milliards F CFA détenue par Afreximbank et ainsi d’enclencher son plan stratégique de relance.
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