« Tout le monde se positionne en vue de l’après-Nétanyahou »

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Assaf Sharon, l’un des fondateurs du centre d’études Molad pour le renouveau de la démocratie israélienne, déplore la faiblesse de la gauche avant le scrutin du 9 avril.

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 15h07

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A Tel-Aviv, le 3 avril.
A Tel-Aviv, le 3 avril. Oded Balilty / AP

Un pied dedans, un pied dehors, et la tête entre les mains, accablé. C’est ainsi qu’on pourrait présenter ironiquement Assaf Sharon et son rapport à la politique. Cofondateur du centre Molad pour le renouveau de la démocratie israélienne, Assaf Sharon est professeur assistant au département de philosophie à l’université de Tel-Aviv. C’est l’un des intellectuels essayant de revitaliser la gauche et de proposer une alternative crédible à la domination idéologique et politique de la droite en Israël depuis plusieurs décennies. A l’approche des élections législatives du 9 avril, il se penche sur les raisons de la longévité au pouvoir de Benyamin Nétanyahou, qui exploite les faiblesses de ses adversaires.

A quoi servent ces élections législatives ?

Le principal objectif de Nétanyahou sera d’obtenir une coalition qui assurera une protection, une immunité contre l’inculpation à venir. Cela signifie, probablement, qu’il préférera choisir une coalition très ancrée à droite, et pas un gouvernement d’union nationale avec Benny Gantz. Si sa coalition dispose de 65 à 68 sièges sur 120, elle sera solide. Il pourra promettre beaucoup de choses à ses alliés, peu lui importe, à part un portefeuille : le ministère des communications.

Je ne vois pas les deux partis ultra-orthodoxes lui tourner le dos. Ils connaissent bien leur public, qui se positionne à droite de façon véhémente. Ils se moquent de la corruption, tant qu’ils obtiennent le financement de leurs écoles religieuses et le statu quo sur la conscription.

L’autre signification de ces élections, c’est la faible durée de vie probable du futur gouvernement. Tout le monde a déjà les yeux rivés sur l’échéance suivante. Les acteurs se positionnent en vue de l’après-Nétanyahou. Les élections du 9 avril servent à réorganiser les camps politiques dans cette perspective. C’est vrai à gauche, où les travaillistes ne sont plus le pivot, remplacés par la coalition très fragile entre Benny Gantz et Yaïr Lapid. C’est vrai à droite, où les extrémistes se regroupent, et d’autres comme Naftali Bennett et Ayelet Shaked [ministres de l’éducation et de la justice, qui ont lancé le parti Nouvelle Droite] veulent apparaître comme plus modérés.

Que retiendrez-vous de cette campagne qui s’achève en Israël ?

« Les élections sont comme un match de football et, à la fin, c’est Nétanyahou qui l’emporte »

Tout d’abord, j’ai vécu cette campagne de façon intime et intense, en dirigeant la plate-forme programmatique du parti Meretz [gauche]. Malheureusement, la plupart des figures à gauche aujourd’hui en Israël sont de mauvais responsables politiques. Ils ont grandi en dehors des appareils, leur monde est celui de la société civile de Tel-Aviv, en lien avec les ONG. Ils se préoccupent de morale et de valeurs, mais ne comprennent pas comment marche la politique. Ils ne croient pas à la possibilité de gagner. C’est devenu une sorte de sagesse populaire : les élections sont comme un match de football et, à la fin, c’est Nétanyahou qui l’emporte. On se dit donc : ne prenons pas de risque, faisons comme d’autres ont fait avant. On constate un grand désarroi à gauche pour dire ce que nous sommes, nos principes et nos engagements.

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